Le volet médicament de la future loi autonomie

Patients âgés : Delaunay veut agir sur les déterminants de la prescription

Publié le 13/02/2014
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Crédit photo : SÉBASTIEN TOUBON

Michèle Delaunay a prévu d’annexer à son futur projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement - dont Jean-Marc Ayrault a clos la phase de concertation hier - un plan national d’action sur le médicament adapté aux personnes âgées.

La ministre déléguée à l’autonomie fonde sa réflexion sur le récent rapport du Pr Philippe Verger, selon lequel un patient résidant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) consomme en moyenne sept molécules par jour. La iatrogénie est responsable de plus de 10 % des hospitalisations des plus de 65 ans et de 20 % chez les octogénaires, précisait le rapport.

Face à ce constat très préoccupant, Michèle Delaunay entend développer une stratégie en quatre volets. Premier objectif : limiter le recours inadéquat aux médicaments par des campagnes d’information ciblées, la prévention et l’éducation thérapeutique (des âgés et des aidants). La ministre souhaite surtout agir sur les déterminants de la prescription en mobilisant davantage les médecins sur ce sujet. L’idée serait de renforcer dans la convention les objectifs sur le risque iatrogénique par des incitations financières (via la ROSP) mais aussi de mieux former les futurs praticiens à la prescription en direction des patients âgés (sans exclure des orientations nationales de développement professionnel continu sur le bon usage du médicament, l’observance des traitements, les effets indésirables...).

Parallèlement, un projet pilote mené en 2014 dans dix caisses primaires vise à repérer les patients polypathologiques de plus de 65 ans dont la consommation quotidienne dépasse dix molécules (prescrites par plusieurs professionnels). « Ayant enfin une connaissance exhaustive de l’ordonnance, le médecin traitant aura pour mission d’y mettre de l’ordre », s’enthousiasme Michèle Delaunay, qui veut généraliser cette expérimentation en 2015. Enfin le projet devrait développer l’accompagnement pharmaceutique et sécuriser le circuit du médicament en EHPAD.

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9301