Polémique autour d'une affiche du Planning familial avec un homme enceint : le CNGOF déplore une « réaction disproportionnée »

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Publié le 23/08/2022

Crédit photo : Phanie

Une affiche du Planning familial représentant un homme transgenre (une personne née biologiquement femme dont l'identité de genre est masculine) pendant sa grossesse avec le slogan « Au Planning, les hommes aussi peuvent être enceints » a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, principalement alimentée par des voix d'extrême droite.

La députée RN Laure Lavalette a notamment assimilé le Planning familial à une « officine de propagande sociétale », dénonçant des « militants archi-subventionnés qui ne cherchent qu’à répandre leur idéologie grotesque et mensongère ».

Le Planning Familial, « une institution respectable »

La présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), la Dr Joëlle Belaisch-Allart exprime auprès du « Quotidien » sa « surprise » face à « l’ampleur de cette polémique ». Elle déplore une « réaction excessive, disproportionnée » de personnalités politiques qui ont sans doute « projeté leurs angoisses et leurs croyances un peu homophobes, un peu anti-LGBT, en jugeant cette affiche horrible ». Le Planning familial « est une institution respectable que le CNGOF continuera à défendre », ajoute-t-elle.

La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a apporté le 22 août son soutien à l’association fondée il y a plus de 65 ans. « Le Planning familial est une association historique essentielle pour les droits des femmes et l'accès à la contraception et à l'IVG. J'en soutiens pleinement l'action, a-t-elle déclaré à l’AFP. Ne laissons pas l'extrême droite attiser les haines en instrumentalisant une campagne de communication dont je peux comprendre qu'elle ne fasse pas consensus ».

De potentielles suites judiciaires

De son côté, le Planning familial a réagi via un communiqué. L’association dénonce une « attaque extrêmement violente » prenant « prétexte d’une affiche présentant une personne trans pour appeler à notre désubventionnement, pour questionner notre légitimité en tant qu’association de défense des droits des femmes et de lutte pour le droit à l’avortement ».

L'association rappelle qu’elle « pratique un accueil inconditionnel des personnes, quelle que soit leur identité de genre » et que des personnes trans « demandent conseil pour la contraception, l’avortement, le suivi médical de leur transition ». Le mouvement annonce également consulter ses conseils juridiques « pour poursuivre ces instigateurs de haine, qui sont parfois des élu·es de la République ».

 

E.B. avec AFP.

Source : lequotidiendumedecin.fr