En amont de la conférence de l'ONU sur le climat, la COP22, qui se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre, l'UNICEF lance un cri d'alarme au sujet de la pollution atmosphérique. « Dans le monde, près d’un enfant sur sept, soit quelque 300 millions, vit dans une région où le niveau de toxicité de l’air extérieur dû à la pollution dépasse d’au moins six fois les directives internationales », s'inquiète l’UNICEF.
600 000 décès
En s'appuyant sur l'imagerie satellite, l'UNICEF estime aussi que 2 milliards d'enfants respirent un air pollué, dépassant la limite annuelle moyenne de 10 μg/m3 pour les particules fines. En 2012, 600 000 enfants de moins de 5 ans sont décédés sur les 7 millions de personnes dont la mort est attribuée à la pollution atmosphérique. Près d'un million d'enfants meurent de pneumonie chaque année ; la moitié en lien avec la pollution.
Les prévisions sont pessimistes, s'inquiète l'UNICEF. Selon l'OMS, la pollution de l'air extérieur en zone urbaine a augmenté de 8 % entre 2008 et 2013. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que le taux de mortalité des moins de 5 ans pourrait être de 50 % plus élevé que les estimations actuelles d'ici à 2050. Voire de 100 % selon une étude publiée dans « Nature », reprend le rapport de l'UNICEF. L'Asie du Sud concentrerait le plus d'enfants exposés à un air vicié (620 millions), suivie par l'Afrique (520 millions, en forte augmentation), et l'Asie de l'Est et le Pacifique (450 millions). En cause : l'industrialisation, l'urbanisation, la circulation, une mauvaise gestion des déchets…
L'air intérieur aussi
La pollution de l'air intérieur est aussi incriminée, notamment dans les régions rurales à faible revenu. Plus d'un milliard d'enfants vivent dans des logements où les combustibles solides sont utilisés pour la cuisine et le chauffage, déplore le rapport, citant l'Inde (où 81 % des familles rurales ont recours à des biocombustibles), la Thaïlande ou la Tanzanie.
L'UNICEF rappelle les dangers de la pollution pour les enfants, qui respirent deux fois plus vite que les adultes, prenant plus d'air par unité de poids alors que leurs voies respiratoires sont plus étroites. « Les substances polluantes, non seulement endommagent les poumons des enfants mais elles peuvent aussi franchir la barrière protectrice du cerveau et endommager irrémédiablement leur développement cérébral, compromettant leur avenir », indique le directeur général de l'Unicef Anthony Lake.
Assurer l'accès aux soins
L'UNICEF invite les chefs d'État participant à la COP 22 à prendre des mesures d'urgence dans leur pays et les enjoint de faciliter l'accès des enfants aux soins médicaux, notamment aux campagnes de vaccination pour réduire leur vulnérabilité aux maladies respiratoires.
La réduction de la pollution atmosphérique est en outre une condition sine qua non pour progresser vers les objectifs de développement durable (ODD).
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