Nouveau calendrier vaccinal 2014

Précision et simplification

Publié le 24/04/2014
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Crédit photo : INPS

Le calendrier vaccinal a été lancé cette année selon de nouvelles modalités. C’est Le ministère de la Santé et Marisol Touraine qui se sont chargés de le diffuser. « Les médecins consultaient le calendrier sur le "Bulletin épidémiologique hebdomadaire". C’est donc un changement d’habitude », concède le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV) rattaché à la Commission maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique (HCSP).

Une reprise en main du ministère qui selon le Pr Floret a l’avantage « de lever l’ambiguïté. En effet le code de santé publique stipule que la politique vaccinale est élaborée par le ministère chargé de la santé qui fixe les conditions d’immunisation, énonce les recommandations et rend public le calendrier des vaccinations ».

Plébisicte et controverses chez les professionnels

Par rapport au précédent, peu de changement mais des ajustements. « Le calendrier simplifié de 2013 a été plébiscité par les professionnels de santé. Au bout de 6 mois, 80 % des nourrissons étaient vaccinés suivant les nouvelles modalités. En ce qui concerne les adultes, c’est plus compliqué à évaluer car nous n’avons pas les moyens mesure la couverture vaccinale », souligne le Pr Floret.

Cette adhésion n’a pas empêché les controverses notamment sur le vaccin contre le papillomavirus. En lançant la semaine européenne de vaccination, Marisol Touraine s’est dite soucieuse du travail d’information qu’il reste à faire pour vaincre les réticences de certains patients. Elle a appelé « à un débat serein, guidé par la science. Il faut être attentif aux effets secondaires et réévaluer les situations, mais ne renonçons pas à la vaccination ».

Une des principales modifications de cette année concerne d’ailleurs la vaccination contre les infections à papillomavirus humain avec un schéma à deux doses au lieu de 3 doses pour les jeunes filles de 11 à 14 ans. Le schéma à 3 doses reste recommandé de 15 à 19 ans révolus.

Recommandation limitée pour le Bexsero

Un nouveau vaccin fait son entrée dans le calendrier mais avec une recommandation limitée et spécifique. « Le Bexsero n’est pas recommandé en population générale mais il est recommandé chez les personnes à haut risque et les situations épidémiques », précise le Pr Floret.

Contre la coqueluche, la stratégie du cocooning est renforcée pour les adultes en contact avec des nourrissons et pour les professionnels de la santé et de la petite enfance afin de protéger les nourrissons qui ne peuvent pas encore être vaccinés.

Dans le cas des infections invasives à pneumocoques, le calendrier 2014 précise « les places respectives du vaccin conjugué et du vaccin non conjugué chez les personnes à risque d’infection à pneumocoques », indique encore le président du CTV. Deux vaccins sont disponibles, Prévenar 13 et Pneumo 23.

Pour la rougeole, le calendrier 2004 confirme qu’il n’existe pas de justification de maintenir à l’âge de 9 mois le début de la vaccination par le vaccin ROR chez les enfants admis en collectivité en dehors d’éventuelles périodes épidémiques. En cas de contact, les enfants âgés de 6 à 11 mois reçoivent une dose de vaccin monovalent dans les 72 heures suivant le contact présumé (par la suite il recevra deux doses de vaccin trivalent suivant les recommandations du calendrier vaccinal : 1re dose à l’âge de 12 mois, 2e dose entre 16 et 18 mois).

Ces groupés d’oreillon chez les jeunes

La vaccination en situation de cas groupés d’oreillon en collectivités est précisée après la survenue l’année dernière de 7 foyers de cas groupés parmi des adolescents et adultes jeunes parmi lesquels 69 % étaient vaccinés. « Une troisième dose » de vaccin trivalent est recommandée aux personnes ayant déjà reçu deux auparavant et dont la seconde a été administrée depuis plus de 10 ans.

Un nouveau schéma accéléré contre l’hépatite B peut être proposé dans certaines conditions où une immunisation rapide (voyage imprévu) est nécessaire. Par ailleurs pour les gens qui ont besoin d’être protégés rapidement. Pour les professionnels de santé, « une redéfinition de l’exigence vis-à-vis de l’obligation vaccinale. Avant, on leur demandait de faire la preuve qu’ils étaient vaccinés. Désormais, il devront attester d’un résultat, même ancien, prouvant qu’ils ont un taux d’anticorps supérieur à 100 UI/l et qu’ils sont donc protégés pour eux-mêmes et pour les patients », explique le Pr Floret.

Enfin pour la prévention du tétanos, les recommandations de prise en charge des plaies en fonction du type de blessure sont actualisées.

Dr Lydia Archimède

Source : Le Quotidien du Médecin: 9321