Quelques euros peuvent faire la différence

« QUELQUES euros en plus se remarquent à peine, mais contre le sida, ils peuvent faire la différence. » Une nouvelle fois, Pierre Bergé et Line Renaud font appel aux donateurs, partenaires et bénévoles. « Nous avons besoin de votre engagement auprès de nos chercheurs et de nos associations pour les aider à avancer dans la lutte contre le sida », leur lancent-ils. Pendant trois jours, 41 médias vont habiller leur antenne avec le visuel du numéro d’appel pour les promesses de don, le 110, et relaieront les messages d’appel à la générosité du public. L’an dernier, le compteur était resté bloqué à 5,2 millions d’euros, en repli par rapport à l’édition de 2009, qui avait recueilli 5,8 millions de promesses de dons.

La règle des 50 - 50.

Les organisateurs ont fait les comptes. Avec 15 euros, une association de lutte contre le sida pourra prendre en charge l’ensemble du bilan biologique nécessaire à la mise en place du premier traitement antirétroviral pour un patient au Bénin ; avec 50 euros, un volontaire pourra être formé pour intervenir auprès d’enfants séropositifs accueillis en halte-garderie ; avec 83 euros, vous permettez à un jeune chercheur doctorant de travailler sur le virus pendant une journée. Ces exemples sont à l’image des actions financées par Sidaction, qui reste fidèle à la règle des 50/50 de répartition qu’elle s’est fixée : 50 % pour la recherche et les soins ; 50 % pour des programmes de prévention et d’aide aux malades en France et dans 29 pays en développement.

En 2010, l’association a soutenu 171 programmes de recherche et 26 projets visant à l’amélioration de la qualité de vie et des soins pour un montant global de 4,1 millions d’euros. En 2011, Lucie Étienne (IRD, Montpellier) sera la première des bénéficiaires de trois ans de salaire pour un doctorat, à soutenir sa thèse. Ce financement créé en 2008, lui a permis d’effectuer des travaux sur les origines du VIH et le risque de nouvelles transmissions du singe à l’homme. Vingt autres doctorants bénéficient aujourd’hui de ce dispositif, dans lequel sont engagés 1,8 million d’euros. En 2010, les dons ont aussi contribué à l’ouverture d’une Maison d’accueil spécialisé (MAS) en Île-de-France (Saint-Denis), qui accueille des personnes séropositives dépendantes.

Toujours l’an dernier, Sidaction a consacré environ 4,2 millions à près de 200 projets associatifs pour des programmes de prévention et de dépistage. Parmi les associations soutenues, on trouve par exemple Médecins du monde, qui propose un dépistage par tests rapides en Guyane, ou Aremedia, qui propose à Paris du dépistage hors les murs pour les populations éloignées des structures de soins habituels. Les actions en direction des groupes prioritaires ont bénéficié d’aides de 450 000 euros (associations de migrants) et de 900 000 euros (associations proposant des programmes destinés aux homosexuels, aux détenus ou aux populations des départements français d’Amérique).

Enfin, 4,5 millions, « un montant sans précédent », ont été consacrés à des programmes internationaux, notamment pour l’accès aux diagnostics, aux soins et aux traitements des enfants séropositifs. Ce type de projets est mené en collaboration avec, notamment, l’Agence française de développement (AFD) et l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales.

Comment donner.

Comme chaque année, Sidaction pourra s’appuyer sur ses bénévoles (4 000), mobilisés sur 21 plateaux téléphoniques répartis sur tout le territoire ou sur les stands d’informations et animations organisées au profit de l’association (300 dans toute la France, programme sur www.sidaction.org).

Le numéro d’appel gratuit destiné à recevoir les promesses de don, jusqu’au 11 avril, est toujours le 100.Une fois la promesse de don faite, le donateur recevra un courrier accompagné d’une enveloppe pré-affranchie pour envoyer son chèque. Les dons peuvent aussi être faits par SMS au 33.000, en envoyant « DON » (coût d’un SMS classique), par carte bancaire (paiement sécurisé), sur Internet (www.sidaction.org) ou par chèque adressé à Sidaction, 228, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris.

Enfin, les achats solitaires sont une autre façon d’aider l’association pendant ces journées de mobilisation, dans la boutique en ligne de l’association ou dans certains grands magasins partenaires de la Fondation MAC AIDS, qui proposent des produits de maquillage Viva Glam. En 2010, la fondation créée en 1994 avait ainsi reversé 43 000 euros à Sidaction.