OBSERVÉE depuis 2008, la diminution de l’incidence globale des infections invasives à méningocoques (IIM) se poursuit et a même été plus marquée en 2010 (-18 % par rapport à 2009). « Cette tendance illustre le caractère cyclique de l’épidémiologie des IIM, la baisse pouvant être en partie liée à l’évolution de l’immunité de la population suite à la circulation de nouvelles souches », souligne une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)*. Au total, 522 cas d’IIM ont été notifiés en 2010 (dont 12 dans les départements d’outre-mer) dont 98 % confirmés biologiquement (Neisseria meningitidis dans 413 cas, PCR positive dans 86 cas, présence de diplocoques Gram-négatif dans le LCR dans 5 cas, LCR évocateur de méningite bactérienne associée à la détection d’antigènes solubles dans le sang, l’urine ou le LCR dans 4 cas). « Les 12 cas non notifiés biologiquement correspondaient à des cas notifiés devant la présence d’un purpura fulminans (7 cas) ou l’association de signes évocateurs de méningite bactérienne et de taches purpuriques (5 cas) », précise l’étude. Sur les 510 cas notifiés en métropole, le sérogroupe était déterminé dans 95 % des cas (sérogroupe B dans 359 cas, C dans 81 cas, W135 dans 10 cas , Y dans 26 cas et dans 7 cas soit des sérogroupes rares 1A ou 3X ou indéterminés entre Y et W135).
La baisse devrait se poursuivre.
En baisse depuis 2003 au niveau national, l’incidence des IIM C devrait en principe se poursuivre du fait de « l’introduction du vaccin conjugué méningoccique dans le calendrier vaccinal en 2010 », notent les auteurs. Les IMM restent en France majoritairement liées au sérogroupe B (74 % des cas).
Les groupes d’âge les plus touchés sont les moins de 1 an, les 1-4 ans et les 15-19 ans (62 % des 522 cas avaient moins de 20 ans, 48 % moins de 15 ans et 13 % moins de 1 an). Le taux d’incidence des cas notifiés pour 100 000 habitants en France métropolitaine se situait l’année dernière entre 0,81 et 0, 89 après correction pour la sous-notification. Au niveau local, le taux d’incidence le plus élevé concernait les Alpes-de-Haute-Provence (6 cas, soit 3,76/100 000 habitants). Trois autres départements affichaient un taux d’incidence plus de 2 fois supérieur à la moyenne nationale (0,83/100 000), à savoir : la Manche (3,21), la Somme (2,99) et les Pyrénées-Orientales (2,24).
Sérogroupe prédominant dans l’ensemble des classes d’âge, le B était surtout observé chez les moins de 5 ans (85 %). Le sérogroupe C est plus souvent retrouvé chez les 5-9 ans (31 %), les 10-14 ans (27 %) et les 20-24 ans (26 %). Pour le sérogroupe W135, les proportions les plus élevées ont été observées chez les 5-9 ans (6 %) et les 50 ans et plus (9 %). S’agissant du sérogroupe Y, la proportion était en 2010 de 7,7 % chez les 10-14 ans, 8,5 % chez les 15-19 ans et 9 % chez les 50 ans et plus.
La proportion de cas déclarés avec un purpura fulminans était de 26 % (130 patients). La proportion ne différait pas selon les principaux sérogroupes (23 % pour le B, 30 % pour le C, 26 % pour le Y et quasi nulle pour le W135). Parmi les 508 patients dont l’évolution était connue, on compte 53 décès (10 %) tandis que 28 patients (6 %) ont présenté des séquelles (essentiellement des troubles neurologiques et des nécroses cutanées). « Après avoir augmenté entre 1999 et 2002, la létalité globale des IIM est stable depuis 2003, entre 10 et 12 % », indique l’étude. En 2010, la létalité était de 11 % pour le sérogroupe B, 7 % pour le C, 10 % pour le W135 et 18 % pour le Y.
* Les infections invasives à méningocoques en France en 2010 ; Isabelle Parent du Châtelet, Agnès Lepoutre, Catherine Maine, Daniel Lévy-Bruhl (InVS) Ala-Eddine Deghmane, Muhamed-Kheir Taha (Centre national de référence des méningocoques, institut Pasteur, Paris)
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