AVANT et après, le secret a été bien gardé. Le président de la République a, à sa demande, déjeuné le mercredi 13 janvier avec 14 représentants du Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP, qui tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs semaines sur les modalités programmées de réorganisation du premier CHU de France). Quatorze grands patrons se sont rendus à l’Élysée, parmi lesquels le Pr Pierre Coriat, qui préside la CME de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), les Prs Olivier Lyon-Cæn, René Frydman, André Baruchel… mais pas André Grimaldi, pourtant moteur au sein du MDHP. L’information a mis une semaine à filtrer (dans les colonnes du « Parisien »). La forme et le fond de cette rencontre – qui n’était pas une première puisque les chefs de service en colère avaient déjà été reçus au « château » en avril dernier, en pleine élaboration de la loi Bachelot – étaient pourtant spectaculaires.
Si la ministre de la Santé faisait partie des convives (elle n’aurait pas dit un mot), le directeur de l’AP-HP, Benoît Leclercq, lui, n’était pas là. Pas plus que le directeur de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Claude Évin. Assisté de pas moins de trois conseillers, Nicolas Sarkozy aurait « pris lui-même des notes » et surtout promis à ses invités de se saisir de la question de la réorganisation de l’hôpital. Porte-parole du MDHP, le Pr Bernard Granger – qui ne faisait pas partie des happy few – explique : « Le président a dit qu’il prenait le dossier de l’AP-HP en main et que nous aurions des propositions dans un mois, tout en maintenant que les déficits des hôpitaux devaient être comblés en 2012. »
Après avoir pris les rênes la refondation de la médecine de la médecine libérale (commandée pour dans deux mois), le chef de l’État s’empare donc du pilotage de l’AP-HP.
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