Semaine européenne de la vaccination : l’INCa et la Ligue contre le cancer sonnent le rappel sur les HPV

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Publié le 18/05/2021

Crédit photo : Phanie

Comment aborder la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), recommandée pour tous les adolescents, avec leurs parents ? À l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, du 17 au 24 mai, l’Institut national du cancer (INCa) rappelle les outils disponibles pour accompagner les médecins dans l’information de leur patientèle, alors que « 97 % des parents déclarent suivre toujours ou souvent ses conseils en matière de vaccination de leur enfant », selon l’INCa.

À côté d’un dossier complet sur la prévention des risques infectieux liés au papillomavirus humains, dix arguments sont mis en avant pour une communication auprès des parents. Il s’agit d’évoquer la fréquence de ces infections sexuellement transmissibles, généralement contractées au tout début de la vie sexuelle, pouvant évoluer vers un cancer. Parmi les près de 200 types de HPV, certains sont à haut risque oncogène. « Le type 16 est en particulier responsable de la plupart des cancers HPV induits chez les humains », rappelle l’INCa.

Chaque année, 6 300 nouveaux cas de cancers causés par les HPV sont ainsi détectés en France, touchant particulièrement les femmes (4 580 nouveaux cas par an, dont 100 % des cancers du col de l’utérus), mais n’épargnant pas les hommes (1 753 nouveaux cas, soit plus de 25 % des cas induits). Environ 100 000 sujets sont par ailleurs touchés par des verrues anogénitales, affectant la qualité de vie et à la prise en charge douloureuse. Plus rarement, des papillomatoses respiratoires récurrentes peuvent survenir et provoquer une dysphonie et des troubles respiratoires, en particulier chez l’enfant.

Une couverture vaccinale insuffisante en France

Pour réduire les impacts sur la santé des virus HPV, la vaccination est élargie depuis le 1er janvier 2021 aux garçons. Elle est ainsi recommandée pour tous les adolescents de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus, mais aussi chez les patients immunodéprimés et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à 26 ans.

Dans la prévention du cancer du col de l’utérus, la vaccination est complémentaire du dépistage par prélèvement cervico-utérin. À partir de 25 ans, les femmes sont invitées à un examen de dépistage régulier, qu’elles soient vaccinées ou non. La vaccination est également un moyen de lutte contre certains cancers pour lesquels il n’existe pas de dépistage (vulve, vagin et anus). De plus, largement utilisés à l’échelle internationale, les vaccins offrent un profil de sécurité satisfaisant et les différentes études menées dans de nombreux pays « n’ont pas mis en évidence d’éléments remettant en cause leur balance bénéfices-risques », souligne l’INCa. L’efficacité des vaccins est par ailleurs démontrée sur les lésions précancéreuses, « y compris dans la durée », insiste l’INCa.

Pourtant, la couverture vaccinale en France reste « insuffisante et préoccupante d’un point de vue de santé publique, est-il rappelé. En 2019, seules 28 % des jeunes filles de 16 ans ont reçu un schéma vaccinal complet », loin de l’objectif de 60 % fixé par le Plan cancer 2014-2019. La vaccination des garçons doit ainsi permettre de freiner la transmission et de protéger les non vaccinés.

Se mobiliser malgré la crise du Covid

Une couverture vaccinale élevée (égale ou supérieure à 60 %) a montré ses bénéfices. Une récente méta-analyse des programmes de vaccination des filles à l’étranger les détaille : une réduction de 83 % des verrues génitales chez les filles âgées de 15 à 19 ans, une réduction de 51 % des lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les filles âgées de 15 à 19 ans et de 31 % chez les femmes de 20 à 24 ans.

Du côté de la Ligue contre le cancer, également mobilisée dans le cadre de cette semaine européenne, la crise sanitaire soulève des craintes. « Déjà faiblement pratiquée, la vaccination pourrait avoir baissé davantage en 2020 du fait de la crise sanitaire ! Il faut absolument encourager les parents à faire vacciner leurs enfants ! », alerte le Pr Axel Kahn, président de la Ligue.


Source : lequotidiendumedecin.fr