La pollution de l'air coûterait 166 milliards d’euros par an en Europe. C’est le résultat d’un rapport, publié ce 21 octobre, évaluant les coûts liés aux décès prématurés, aux soins et aux journées de travail perdues dans 432 villes situées dans les 27 pays de l'Union européenne, le Royaume-Uni, la Norvège et la Suisse.
Réalisé par le cabinet CE Delft pour l'Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), un groupement d'ONG, ce travail s’est concentré sur trois polluants principaux de l'air : les particules (PM), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3).
Un coût global plus élevé à Londres, Bucarest et Berlin
C’est à Londres que les coûts directs et indirects de ces trois polluants sont les plus élevés, avec 11,4 milliards d'euros. La capitale britannique est suivie par Bucarest (plus de 6,3 milliards) et Berlin (plus de 5,2 milliards). Paris arrive en 7e position avec un coût annuel estimé à 3,5 milliards d’euros.
Le coût moyen par habitant des métropoles concernées est par ailleurs évalué à 1 276 euros par an. Il culmine à 3 004 euros à Bucarest, qui enregistre le coût par habitant le plus élevé.
Cinq villes italiennes arrivent dans le top 10 des coûts par habitant : à Milan, Padoue, Venise, Brescia et Turin, le coût annuel moyen par habitant de la pollution de l’air dépasse les 2 000 euros. En France, les coûts par habitant les plus élevés sont enregistrés à Paris (1 602 euros par an), Lyon (1 134 euros), Nice (1 128 euros) et à Melun (1 015 euros).
Un coût important pas seulement dans les grandes villes
Le rapport a en effet scruté 67 agglomérations françaises et « permet de constater que la pollution n’est pas réservée aux grandes métropoles, souligne Olivier Blond, directeur de l’association Respire, dans un communiqué. Elle a un effet délétère et un coût économique même à Douai, Toulon, Rouen ou Saint-Quentin ».
« Notre étude révèle combien un air toxique est nuisible à la santé mais aussi combien d'importantes inégalités existent entre les différents pays d’Europe, commente le secrétaire général de l’EPHA, Sascha Marschang, dans un communiqué. La situation peut être améliorée par des politiques publiques en matière de transports et les villes peuvent réduire les coûts en encourageant les mobilités non polluantes », poursuit-il.
Si plusieurs facteurs alimentent la pollution de l'air en ville (transports, chauffage, activités industrielles), le rapport s’est focalisé sur les transports. Selon le rapport, « une augmentation de 1 % du nombre de voitures dans une ville augmente les coûts directs ou indirects de près de 0,5 % ».
Pour rappel, la pollution de l'air, responsable de 480 000 décès prématurés en Europe chaque année, dont 48 000 en France, selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE), est considérée comme la première cause de mortalité prématurée sur le continent.
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