Prévention de la dépendance

Un nouveau rapport pour Sarkozy

Publié le 18/07/2011
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LE PRÉSIDENT de la République devait clore le débat national sur la dépendance en juillet par l’annonce d’une réforme. Au lieu de cela, il a reçu le rapport d’André Trillard, qui s’ajoute aux nombreux travaux déjà produits.

Le sénateur de Loire-Atlantique s’attaque, cette fois, à un sujet qui « occupe une place centrale dans la future réforme », selon l’avant-propos : la prévention de la dépendance. Avec un défi : augmenter de 3 ans l’espérance de vie en bonne santé à l’horizon 2025, grâce à une politique volontariste. Car si les Français vivent toujours plus âgés, la période de dégradation physique est plus précoce de 6,8 années (pour les hommes) qu’en Suède, où existe une culture de la prévention depuis une décennie.

Les 10 recommandations, « qui se veulent ambitieuses » et « doivent être pensées dans une perspective de 15 à 20 ans », s’adressent autant aux pouvoirs publics, qu’aux entreprises ou aux professionnels de santé.

Optimisme et activité.

Sur les traces du rapport « Bien vieillir » d’Olivier Ladoucette de juin dernier, André Trillard suggère le lancement d’une campagne nationale pour promouvoir les valeurs positives du vieillissement. « Le discours trop souvent négatif autour de ce thème doit s’inverser. » Une loi d’orientation devrait permettre aux pouvoirs publics de « communiquer de manière originale et positive sur la promotion de l’information et de l’éducation, la prévention des maladies liées à l’âge par le style de vie et l’éradication des facteurs de risque, la poursuite de l’activité professionnelle ou bénévole, le maintien de l’optimisme et de l’estime de soi par l’intégration sociale ». Dans une même perspective, le sénateur rappelle, dans sa deuxième recommandation, l’intérêt du maintien de l’activité des seniors, « le meilleur agent de prévention de la dépendance des personnes âgées ».

À l’échelle des entreprises, André Trillard plaide pour la mise en place de programmes d’éducation en santé, qui seraient récompensés par un label. Le rapport mentionne également la collaboration des professionnels du sport et de l’habitat pour prévenir la dépendance. Le sénateur suggère ainsi le lancement de politiques publiques qui rapproche la pratique sportive des personnes qui s’en sentent exclues. « L’objectif, en partenariat avec l’ensemble des fédérations sportives, viserait à aider et développer des activités non compétitives, adaptées aux seniors, en ciblant plus particulièrement les personnes en surpoids, sédentaires, ou souffrant de maladies cardiovasculaires ou d’autres pathologies. » Les départements sont, eux, incités à développer l’offre de logement adapté au maintien à domicile.

Enfin, pour ce qui est du domaine médico-social, André Trillard propose des consultations de dépistage ciblées sur les populations les plus vulnérables, le renforcement de « l’aide aux aidants » grâce au compagnonnage des professionnels de l’aide à domicile, et le développement de la recherche clinique et appliquée dans les domaines du vieillissement et de l’économie de la santé.

Si ces recommandations n’apparaissent pas très novatrices, elles reprennent les grandes orientations qui se sont dégagées lors du débat national ces 6 derniers mois (préférence pour le maintien à domicile, nécessité de la prévention, importance des aidants…). Et donnent du temps à l’Élysée, qui indique qu’« au vu de l’ensemble de ces contributions, le président de la République et le gouvernement annonceront les mesures retenues dès la rentrée de septembre prochain ».

 COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8996