Ostéoporose

Un programme d’accompagnement et d’observance thérapeutique

Publié le 05/04/2012
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« CE PROGRAMME de soutien, via un suivi téléphonique régulier, vise à la fois à améliorer l’information des patients ostéoporotiques et l’observance aux traitements, tout en permettant, ce qui n’est pas négligeable, le recueil d’un certain nombre de données de pharmacovigilance », explique le Pr Thierry Thomas, président du Groupe de recherches et d’information sur les ostéoporoses (GRIO) et chef du service de rhumatologie du CHU de Saint-Étienne.

C’est au début de l’année qu’a été lancé par l’AFLAR et le GRIO ce programme de soutien aux patients ostéoporotiques. « Il trouve sa place dans une démarche d’amélioration de l’observance thérapeutique et d’accompagnement des patients, avec la délivrance d’informations leur permettant de comprendre la maladie et, en fin de compte, de mieux se prendre en charge », indique le Pr Thomas.

Ce programme AFLAR-GRIO est assez proche, dans ses objectifs, de celui lancé il y a quelques années par les Laboratoires Lilly pour des patients traités avec le tériparatide (Forsteo). « Dans notre projet, nous incluons des patients qui peuvent prendre tous les autres traitements de l’ostéoporose : les bisphosphonates oraux ou injectables, le ranélate de strontium et les SERMs. Le seul traitement qui n’est actuellement pas pris en compte est le tériparatide, tout simplement parce qu’il y a déjà un programme dédié pour ce médicament », indique le Pr Thomas, en précisant que cette nouvelle initiative a reçu, pour 2012, le soutien financier des Laboratoires Novartis. « Mais nous menons ce programme en toute indépendance et, je le répète, pour l’ensemble des traitements de l’ostéoporose », indique le président du GRIO.

Un millier de patients attendus.

Au départ, l’inclusion des patients se fait par l’intermédiaire du médecin prescripteur du traitement. « Tous les médecins, qui sont intéressés, peuvent participer, mais c’est vrai qu’il concerne plutôt des rhumatologues, des gynécologues ou des médecins généralistes qui traitent régulièrement des patients ostéoporotiques. Il est possible de se procurer des formulaires sur les sites du GRIO et de l’AFLAR », explique le Pr Thomas.

Pour 2012, les financements disponibles devraient permettre d’inclure environ un millier de patients. « Les médecins prescripteurs ne peuvent donc pas inclure tous leurs malades ostéoporotiques. Ils doivent choisir en priorité ceux déjà identifiés comme « non observants » ou « mal observants ». Ce programme peut aussi s’adresser à des patients inquiets et qui ont besoin d’être régulièrement rassurés ou encore des personnes isolées dont le médecin peut penser qu’elles tireront bénéfice de ce suivi », explique le Pr Thomas.

Un accompagnement infirmier.

Une fois réalisée l’inscription du patient, le dossier est adressé à une plate-forme gérée par la société Mondial Assistance qui intervient comme opérateur. « Sur la plate-forme, ce sont des infirmières qui sont chargées de l’accompagnement des patients. Deux situations sont possibles. La première concerne les traitements oraux. Dans ce cas, un contact téléphonique est assuré tous les trois mois pendant un an avec le patient à son domicile pour s’assurer que l’observance est bonne et qu’il respecte les conditions de prise. Dans l’autre cas qui concerne les traitements injectables, un premier contact téléphonique a pour objectif de savoir si le patient connaît une infirmière pouvant lui faire l’injection. Si tel n’est pas le cas, il lui sera proposé trois infirmières à proximité du domicile et une mise en relation avec l’une d’elles. Ensuite, un nouvel appel s’assurera de la réalisation et de la tolérance de la perfusion. À la fin de cette première année, clé dans la bonne adhésion au traitement, un autre appel permettra de conseiller une nouvelle consultation, quel que soit le traitement, afin d’évaluer à nouveau le rapport bénéfice/risque thérapeutique et de décider, le cas échéant, de la poursuite de la prescription », explique le Pr Thomas.

Tous les appels feront l’objet d’un compte rendu adressé au médecin prescripteur, qui pourra ainsi avoir un suivi précis de son patient. « Au terme d’un an, nous étudierons les résultats de ce suivi qui devrait nous donner l’opportunité de recueillir des données intéressantes sur les questions les plus fréquemment posées et sur motifs d’observance et de non-observance. Cet outil pourra aussi permettre de faire un travail de pharmacovigilance en recueillant tous les effets indésirables rapportés par les patients », indique le Pr Thomas, en précisant que les promoteurs du programme étudieront, à la fin de l’année, les différentes possibilités de le poursuivre avec un groupe plus large de financeurs, publics ou privés.

D’après un entretien avec le Pr Thierry Thomas, président du GRIO et chef du service de rhumatologie du CHU de Saint-Étienne.

 ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes