Rapport du CSA

Un temps d’antenne plus important pour la générosité

Publié le 04/03/2011
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Crédit photo : AFP

LA COMMISSION sur l’accès des associations aux médias audiovisuels, créée à la demande du Premier ministre François Fillon après la polémique suscitée par Pierre Berger, avait pour mission d’apaiser la concurrence entre associations et de leur garantir une exposition satisfaisante. Le président du Sidaction avait lancé un pavé dans la mare lorsqu’il l’avait accusé en 2009 le Téléthon de « parasiter la générosité des Français de manière populiste en montrant des enfants myopathes, en exhibant le malheur des enfants ». France Télévision avait l’année suivante menacé la manifestation de changer la formule.

Pour clarifier la situation, le groupe de réflexion présidé par Michèle Reiser et Emmanuel Gabla a auditionné les représentants du monde associatif et audiovisuel, demandé aux chaînes de télévision hertziennes un état des lieux de la place qu’elles accordent à la générosité publique dans leurs programmes et, à l’INA, un recensement des sujets traités dans les journaux télévisés de 20 heures en 2009. Les dix propositions qui en découlent devraient jeter les bases « d’un partenariat équilibré et dynamique, (qui) devra garantir la transparence et l’équité dans l’accès à l’antenne des associations faisant appel à la générosité publique », selon les termes du président du CSA, Michel Boyon.

Diversifier les causes.

Tout d’abord, les médias sont incités à « consacrer un temps d’antenne plus important aux acteurs de la vie associative et favoriser la parole des associations dans le débat public ». Par exemple, en accroissant le nombre d’émissions ou programmes courts au profit d’associations, ou en invitant les représentants associatifs dans les émissions de débat. Chaînes et radios doivent également rendre compte à l’antenne de l’utilisation de l’argent recueilli afin de garantir une meilleure traçabilité. En faveur de l’équité, les médias sont incités à diversifier les causes médiatisées dans les émissions d’appel aux dons. Si une association est particulièrement mise en lumière (en première partie de soirée), les autres doivent être indiquées sur le site de la chaîne ou signalées dans d’autres émissions (JT, divertissement…). Pour une meilleure transparence, chaque média devrait créer un référent associations et définir publiquement les critères d’éligibilité des associations souhaitant être exposées, en privilégiant celles qui garantissent leur gouvernance, déontologie et processus de redevabilité.

Du côté des associations, le CSA suggère la création d’un portail à destination des professionnels et du grand public afin d’améliorer leur recensement. Elles sont également invitées à respecter dans leur communication les règles de la déontologie audiovisuelle et notamment mettre fin à la vente d’espaces publicitaires en échange de reportages. Pour relancer la collaboration, les associations nationales sont appelées à davantage d’échanges avec les chaînes et radios locales. Enfin, le Conseil se prononce en faveur de la création d’un groupe de réflexion mixte pour une « meilleure connaissance mutuelle et meilleure reconnaissance des associations au sein des médias audiovisuels ».

 COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 1003