EN INDE, il est risqué de donner la vie : toutes les cinq minutes, une femme enceinte ou en train d’accoucher meurt. Suneeta Mittal, gynécologue, consacre sa vie aux femmes, notamment les pauvres.
New Dehli, 1970. Suneeta Mittal est étudiante en médecine. Elle voit mourir sur la table d’opération une jeune femme pauvre qui avait tenté de mettre fin à une grossesse non désirée. Ce décès va changer sa vie. « J’ai réalisé que les femmes étaient négligées, que leur santé était négligée. Que je voulais faire quelque chose pour leur santé. » Et l’on peut dire qu’elle a fait bouger les choses : contraception, contraception d’urgence, médicalisation de l’avortement, traitements de l’infertilité.
Encore aujourd’hui, les questions liées au sexe et à la reproduction sont taboues en Inde. D’ailleurs, la contraception d’urgence et l’avortement médicalisé y sont controversés. Plus consensuelle est son « initiative 12x12 », dont l’objectif est de lutter contre l’anémie des adolescents en assurant une hémoglobine à 12 g/dl à tous les enfants de 12 ans. Mittal espère que cela améliorera la santé des futurs parents.
Autre cheval de bataille de la gynécologue : le droit de chaque femme, riche ou pauvre, de fonder une famille : « La maternité, rêve de toute femme », peut-on lire en arrivant à la clinique de FIV qu’elle a ouverte l’an dernier au sein de son département au CHU de New Dehli.
Kristin Solberg, The Lancet du 25 juillet 2009, p. 283.
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