Néphrologie & Thérapeutique

Une revue pour faire vivre la néphrologie francophone

Publié le 21/04/2011
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« JE PENSE que c’est réellement un enjeu important d’avoir une revue de haut niveau qui soit écrite en français et qui puisse être accessible à toute la communauté des néphrologues francophones », explique le Pr Luc Frimat, chef du service de néphrologie du CHU de Nancy et rédacteur en chef de la revue Néphrologie & Thérapeutique. Éditée par Elsevier Masson, cette revue est la propriété de trois institutions : la Société de néphrologie, la Société de néphrologie pédiatrique et la Société francophone de dialyse. Elle propose six numéros par an auquel vient s’ajouter un septième consacré au congrès de la Société de néphrologie. La formule, visiblement, séduit de plus en plus de néphrologues de langue française. Le nombre d’abonnés est ainsi passé de 952 en 2005 à 1 010 en 2010. L’an passé, ces abonnements se sont répartis de la manière suivante : institutions (87), particuliers (71), membres de la Société de néphrologie (826), étudiants (26). En 2010, la revue a aussi enregistré plus de 80 000 téléchargements d’articles payants en provenance de pays très divers : France (43,4 %), Tunisie (13,2 %), Algérie (6,7 %), États-Unis (6,2 %), Canada (3,8 %), Chine, Suisse, Belgique (entre 2 et 3 %), Italie, Maroc, Espagne, Royaume-Uni, Taïwan (entre 1 et 2 %). « C’est vraiment toute la spécialité francophone qui est représentée à travers ce journal. Régulièrement, nous recevons des articles en provenance du Maghreb ou d’Afrique noire. Il touche à peu près 95 % de la population des néphrologues en France, mais aussi un grand nombre de confrères francophones. C’est un constat que l’on peut aussi faire lors de notre congrès annuel : de plus en plus de confrères viennent en effet de pays francophones », explique le Pr Marc Hazzan, chef du service de néphrologie du CHRU de Lille et rédacteur en chef adjoint.

FMC et articles originaux.

La revue propose notamment des articles originaux, des revues générales/mises au point, des cas cliniques, des images en néphrologie, des articles EMC, des papiers d’histoire de la médecine et de la néphrologie, ou de formation/information… « C’est au moins autant un journal de formation médicale continue (FMC) que de publication d’articles originaux. C’est très important pour nos abonnés. De nombreux néphrologues francophones, en effet, ont très peu accès aux revues en langue anglaise ou n’aiment pas lire des articles médicaux en anglais. Lire en français est quelque chose qui compte en matière de FMC », souligne le Pr Frimat, en ajoutant que le journal prend soin de traiter de sujets spécifiques à la France ou aux pays francophones. « Nous avons par exemple publié des articles sur l’activité de greffe à partir de donneurs vivants en France ou sur l’évaluation de l’activité de dialyse en France sur le plan de la logistique médicale et paramédicale. Actuellement, nous avons aussi un papier en cours d’évaluation sur l’impact médico-économique du temps de transport en dialyse. La force de la revue est d’offrir cette complémentarité d’une FMC en français et d’articles originaux susceptibles d’intéresser un public concerné par les problématiques de la néphrologie francophone ». Au passage, le Pr Frimat juge plutôt « réconfortant » de constater qu’à l’ère de la toute puissance d’Internet, « le journal papier compte toujours et fait encore partie des habitudes intellectuelles des médecins ».

Une ressource précieuse pour les internes.

Selon le Pr Hazzan, la revue peut aussi être d’un apport précieux pour les internes. « Régulièrement, nous publions des revues de la littérature ou des mises au point sur un sujet d’actualité par des néphrologues internationalement reconnus dans leur domaine, souligne-t-il. Et très souvent, j’incite mes internes à aller lire tel ou tel article avant d’entreprendre une revue exhaustive de la littérature sur PubMed ».

Pour le Pr Frimat, il est important que le journal continue de faire vivre le débat autour des trois grands piliers de la spécialité : la maladie réale chronique, la dialyse et la transplantation. « Mais nous devons aussi tenir compte du fait que la néphrologie est une spécialité d’interface. Nous avons tous les jours des contacts avec la diabétologie ou la cardiologie, par exemple. Et c’est la raison pour laquelle nous publions aussi des papiers sur des sujets à la frontière de ces spécialités. La richesse de notre discipline doit se refléter entièrement dans nos colonnes », conclut le Pr Frimat.

D’après un entretien avec les Prs Luc Frimat, CHU de Nancy, et Marc Hazzan, CHRU de Lille, rédacteur en chef et rédacteur en chef adjoint de la revue Néphrologie & Thérapeutique.

ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes