Tous les médecins, et notamment les généralistes, pourront réaliser une prescription initiale de prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH, a annoncé le ministère de la Santé. Cette mesure entre en vigueur le 1er juin.
Jusqu'à présent, seuls les médecins hospitaliers ou exerçant dans les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) étaient autorisés à le faire ; et les médecins généralistes pouvaient renouveler une prescription. Cette simplification, qui était attendue, figurait dans les recommandations conjointes de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et la Société française de lutte contre le sida (SFLS).
« Le Covid-19 ne doit pas faire oublier les autres épidémies, à commencer par celle de VIH. Le déploiement de la PrEP en ville est une demande de longue date des associations (...) C’est une décision de santé publique importante qui facilitera l’accès des patients à ce traitement, et aura, j’en suis sûr, un impact important sur les contaminations », a déclaré Olivier Véran, ministre de la Santé.
Recommandations HAS et offre de formation
Cette ouverture de la PrEP aux généralistes vise à relancer sa prescription, alors que la crise sanitaire du Covid-19 a fortement infléchi son recours, (-47 % pendant le premier confinement par rapport à 2019) et a fait chuter en 2020 l'activité de dépistage du VIH (-10 %) et des infections sexuellement transmissibles bactériennes (-6 %).
Plus de 30 000 personnes sont sous PrEP aujourd'hui, « mais ce n'est pas suffisant pour casser les chaînes de nouvelles contaminations et faire baisser puis disparaître l’épidémie », commente le ministère. Pour rappel, les objectifs de la stratégie nationale de santé sexuelle sont que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH, que 95 % d'entre eux aient accès au traitement et que 95 % des patients sous traitement aient une charge virale indétectable d’ici 2020 pour en finir avec l’épidémie du sida d’ici 2030.
Les professionnels ont à leur disposition les récentes réponses rapides de la Haute Autorité de santé, publiées fin avril. Ils sont en outre invités à se former via FormaPrEp, en libre accès (e-formation) ou dans le cadre du développement professionnel continu (DPC).
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