CE REMARQUABLE ouvrage témoigne d’une époque, bien avant l’Internet, où un médecin de campagne, avec toutes les tâches obligatoires qui lui incombaient (consultations, visites à cheval, accouchements non programmés, hôpital, travaux scientifiques, dans son cas sur la fièvre de Malte, etc.) n’étant pas dévoré par des tâches administratives, ni la corvée du téléchargement, pouvait s’adonner à la pratique de l’archéologie, du journalisme médical, de la littérature et à la politique régionale, à la peinture, la gravure et bien d’autres loisirs. Avec une tête bien organisée et un solide sens du devoir, Jos Jullien a exploité toutes les facettes d’un cerveau hyperactif. Cela se passait dans le Vivarais avant la Première Guerre mondiale. Jos Jullien fut le créateur du Musée vivarois, l’inventeur du procédé de pliage du coton hydrophile, l’auteur d’études sur la fièvre de Malte (brucellose). Après la guerre il se mit au thermalisme et découvrit à Molitg-les-Bains que les eaux thermales étaient un milieu de culture adéquat pour le plancton. D’où des applications pour la cosmétologie naissante. Mais ce qui restera certainement à l’actif de ce médecin artiste, c’est son activité de graveur. Après la guerre, en 1920 il se mit à la gravure sur bois et ce fut le début d’une œuvre prolixe et admirable. C’est le mérite de l’auteur de cet ouvrage, le galeriste parisien Stéphane Rochette, après une captivante première partie biographique, d’avoir consacré une large partie de son ouvrage à cette activité, recherchant inlassablement les gravures, éditées ou non, de Jos Jullien et, en en dressant un catalogue parfaitement documenté, de révéler au public une œuvre pour sa plus grande partie totalement méconnue. Les interconnections avec la littérature de son temps sont nombreuses, riches et passionnantes : l’éditeur ardéchois Charles Forot, Verlaine, Rimbaud, Olivier de Serres, Vincent d’Indy, Stendhal, Ramuz, Paul Loti, Anatole France, Edgar Poe...
En appendice, deux graveurs contemporains donnent leur avis sur l’œuvre laissée par Jos Jullien et le confirment comme un des grands professionnels de la gravure de son temps. Cet héritage est conservé grâce au fonds Forot, conservé aux Archives départementales de l’Ardèche.
Stéphane Rochette, « Jos Jullien, une vie gravée en Vivarais », Archives départementales de l’Ardèche (BP 737, 07007 Privas Cedex), 221 pages, dont 32 d’illustrations couleur, 25 euros ( + 3,92 euros de frais de port).
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