Agrastat : un médicament de l'urgence coronaire

Publié le 03/01/2001
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Jusqu'à maintenant, le traitement de référence des syndromes ischémiques aigus coronaires faisait appel à l'aspirine et à l'héparine, non fractionnée ou de bas poids moléculaire. Cependant, à un mois, le taux de mortalité varie entre 8 et 16 %, et à plus long terme, le risque de décès et d'infarctus est évalué à 10 et 24 %, selon les études. D'où l'intérêt d'un médicament agissant sur la voie finale et commune de l'agrégation plaquettaire.
Le tirofiban, commercialisé par MSD sous le nom de Agrastat, est un antagoniste non peptidique du récepteur GP IIb/IIIa. Il possède un haut degré d'affinité et de spécificité pour le récepteur, empêchant l'agrégation plaquettaire. Il en résulte une réduction significative du risque de survenue d'infarctus du myocarde ou d'ischémie réfractaire à six mois chez des patients à haut risque. Son action très rapide (moins de 5 minutes), cesse dès l'arrêt de la perfusion, ce qui en fait un « véritable médicament de l'urgence coronaire ». Le bénéfice apporté par Agrastat dans la stabilisation de l'angine de poitrine et l'infarctus sans onde Q a été démontré dans l'étude PRISM PLUS. Le critère principal d'évaluation - un ensemble composé de la mortalité cardio-vasculaire, du risque d'infarctus et d'ischémie réfractaire -était significativement diminué dans le groupe tirofiban : de 32 % au 7e jour, soit un événement ischémique évité pour 20 patients. Le bénéfice se maintenait à la fin du 1er mois avec une réduction relative de 22 % et se retrouvait au 6e mois avec une réduction significative de 19 %.

Dr Mathilde FERRY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828