Selon une étude publiée dans le « New England Journal of Medicine », un traitement antiglutamatergique, la mémantine, réduit la détérioration clinique dans les formes modérées à sévères de la maladie d'Alzheimer.
Actuellement, on dispose de traitements pharmacologiques destinés aux formes légères à modérées de la maladie d'Alzheimer. On en cherche d'autres pour les formes plus avancées.
On sait que l'hyperstimulation, par le glutamate, du récepteur NMDA (N-méthyl-D-aspartate) est impliqué dans les maladies neurodégénératives. Il était donc légitime de tester un antagoniste du récepteur au NMDA dans la maladie d'Alzheimer, en l'occurrence la mémantine. On sait déjà qu'un travail publié en 1999 a suggéré que la mémantine a des effets bénéfiques dans les démences avancées (Alzheimer et démences vasculaires). Un résultat qui a incité Barry Reisberg et coll. à conduire avec cet antagoniste une nouvelle étude, cette fois dans la maladie d'Alzheimer modérée à sévère.
Cet essai a porté sur 252 patients provenant de 32 centres américains. De façon randomisée, ils ont reçu soit un placebo, soit la mémantine (20 mg/j), pendant vingt-huit semaines. Parmi eux, 181 sont arrivés au terme de l'étude et ont été évalués à la semaine 28 ; 71 ont stoppé le traitement prématurément (42 sous placebo et 29 sous mémantine).
Résultat : les patients sous mémantine avaient une meilleure évolution que ceux recevant un placebo, cela selon trois scores : CIBIC-Plus, ADCS-ADLsev et la Severe Impairment Battery.
Enfin, la mémantine n'a pas été associée de façon significative à des effets adverses.
« Cette étude démontre que la modulation des récepteurs NMDA, destinée à réduire l'excitotoxicité induite par le glutamate, atténue les symptômes de la maladie d'Alzheimer », concluent les auteurs.
« New England Journal of Medicine » du 3 avril 2003, pp. 1333-1341.
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