Attentats de Paris : moins de séquelles psychologiques chez les victimes prises en charge précocément

Publié le 07/06/2016
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les attentats de janvier 2015 ont laissé des séquelles psychologiques parmi les victimes. C'est ce que révèle l'enquète I.M.P.A.C.T.S. menée par l'agence "Santé publique France" et l'ARS Ile-de-France du 1er juin au 31 octobre 2015, pour mesurer les conséquences sur la santé mentale des personnes touchées.

Réalisée auprès de 190 victimes, témoins ou personnes endeuillées, elle montre que près de 4 personnes sur 10 présentaient un ou plusieurs troubles de la santé mentale six mois après : 30% des troubles anxieux, 20% un stress post traumatique et 10% une dépression caractérisée. Elle révèle également qu'un tiers d'entre elles ont dû cesser le travail à un moment donné et que 6% d'entre elles n'avaient toujours pas repris leur travail en juin 2015.

Les personnes prises en charge de manière précoce (dans la semaine qui a suivi les attentats) ont en revanche eu deux fois moins de troubles que les autres. Ces résultats montrent "l'importance d'une prise en charge à la fois précoce et active" a commenté Stéphanie Vandentorren, qui a participé à l'étude.  "Il faut aller chercher les personnes impliquées qui dans leur grande majorité ne consultent pas spontanément" et "consolider" la prise en charge dans le temps, avec des médecins de ville (psychiatres ou médecins traitants) capables de prendre le relais, ajoute cette responsable de la cellule d'intervention Ile-de-France de "Santé publique France".

Menée par des psychologues, l'enquête s'est déroulée aussi auprès de 232 professionnels impliqués dans les secours (pompiers, forces de l'ordre, secours médico-psychologiques ou associatifs). Bien que particulièrement exposés, ceux-ci ont été globalement moins affectés que la population civile: 3% ont déclaré un état de stress post traumatique et 14% ont présenté un trouble anxieux. L'enquête conclut que s'ils sont plutôt bien formés à la gestion du stress, ils devraient être davantage sensibilisés aux conséquences psycho-traumatiques à plus long terme sur leur santé. 


Source : lequotidiendumedecin.fr