« Un sourire de conquérant et des yeux pétillants » : voilà ce qu’écrit, dans son mail de condoléances, l’Américain Jared Diamond sur son ami allemand Karl Julius Ullrich décédé le 2 août. Retour sur une vie consacrée à la physiologie du rein. Né le 18 novembre 1925, Karl Ullrich est élevé à Hammelburg où son père est instituteur et où vit aussi sa future femme. En 1943, il est enrôlé dans l’armée allemande ; puis fait prisonnier de guerre en 1945. C’est à ce moment qu’il décide de faire médecine. La lecture de « Kidney in Health and Disease » est décisive : il veut comprendre comment fonctionne le rein. C’est lui qui apporte la première preuve solide sur la théorie du contre-courant, qui explique comment le rein est capable de concentrer les urines pour éviter des pertes d’eau excessives. Après quoi, il développe de nombreuses techniques pour étudier comment chaque segment du tubule rénal régule la composition de l’urine – notamment des ions clés comme le sodium, le potassium, le chlore, l’ammoniaque et le phosphore. Il met au point la microponction, la microanalyse, le « split drop » (scission d’une microgoutte d’huile), techniques destinées à étudier le transport ionique à travers la membrane tubulaire. Outils et techniques qui sont ensuite adoptées par les laboratoires du monde entier. Ullrich était comme un aimant pour les néphrologues qui venaient le voir d’Asie, d’Amérique, d’Europe, des pays de l’Est.
BMJ du 23 octobre 2010, p. 888.
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