La place des antidiabétiques oraux (ADO) durant la grossesse et les relations entre microbiote et diabète figurent parmi les thèmes qui vont être abordés au congrès annuel de la Société francophone du diabète qui s'ouvre ce mardi à Lille.
L'insuline, qui ne passe pas la barrière placentaire, est le seul traitement autorisé durant la grossesse. Or chaque année, parmi les 57 000 femmes qui développent un diabète gestationnel, la moitié est mise sous insulinothérapie. Ne pourrait-on pas faire appel aux ADO ?
En 2010, une revue Cochrane n'a pas mis en évidence de signal mais sans permettre de conclure. Toutefois, en 2015, des méta-analyses incluant des études randomisées récentes « ont mis en évidence une augmentation significative des macrosomies et des hypoglycémies néonatales sous sulfamide comparativement à l'insuline ou la metformine et un sur risque de prématurité sous metformine », souligne le Pr Pierre Fontaine (Lille) (3, 4). Dans l'attente d'autres études, en cours, l'insulinothérapie reste donc la norme. D'autant qu'on manque de recul : ces ADO passant la barrière placentaire, ils pourraient induire des modifications épigénétiques ayant un impact prolongé.
Microbiote et diabète : une nouvelle piste thérapeutique
Le microbiote du diabétique diffère sensiblement du microbiote commun. Les analyses génomiques ont en particulier mis en évidence une sous-représentation de la bactérie Akkermansia muciniphila chez les diabétiques. Or les travaux d'une équipe belge ont montré sur modèle murin que l'apport de cette bactérie réduit l'impact sur le poids et sur le diabète d'un régime riche en graisse. Plus étonnamment, même les bactéries pasteurisées – ie mortes – gardent cette activité et minorent l'impact d'un régime riche en graisse sur la souris. Pour ces chercheurs, l'activité serait liée à une des protéines membranaires de la bactérie : la protéine Amuc_1100 (5). Cette protéine fait aujourd'hui l'objet d'essais cliniques. Ceci alors que l'on vient de mettre en évidence que la metformine elle-même modifie le microbiote et réduit par ce biais l'absorption calorique au niveau intestinal. Une piste à suivre donc.
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