UNE MÉTA-ANALYSE suggère que les AINS hors l’aspirine, et l’ibuprofène en particulier, pourraient avoir un effet protecteur contre le risque de maladie de Parkinson (MP) chez ceux qui en prennent régulièrement.
Partant du fait qu’un processus neuro-inflammatoire pourrait contribuer à la maladie, les auteurs ont voulu tester l’hypothèse que les anti-inflammatoires et/ou les antalgiques courants tels que l’aspirine ou le paracétamol, pourraient réduire l’incidence de l’affection et qu’il y aurait des effets différenciés selon la nature des produits.
Alberto Ascherio a conduit une recherche sur des bases de données, EMBASE et MEDLINE, d’études rapportant le risque de maladie de Parkinson à la prise de ces médicaments. Des méta-analyses ont été effectuées pour réunir les données pour chacun des produits étudiés, avec des évaluations stratifiées pour estimer les durées et l’intensité des réponses. Sept études ont été identifiées, dont 6 rapportaient les effets de l’aspirine et 2 ceux du paracétamol sur la survenue de l’affection.
Les données concernant 98 892 infirmières (enrôlées dans la Nurses’ Health Study) et 37 305 hommes professionnels de santé (de l’étude Health Professionals Follow-Up Sudy) ont été colligées.
Deux fois ou plus par semaine.
Les personnes ont rapporté leur usage des AINS et autres antalgiques courants tels que l’aspirine et le paracétamol. Une prise deux fois ou plus par semaine d’un de ces produits a été considérée comme un usage régulier. Au bout de 6 ans, 291 personnes avaient eu un diagnostic de maladie de Parkinson.
Globalement, une réduction de 15 % l’incidence de la maladie est observée chez les utilisateurs des AINS hors aspirine (risque relatif de 0,85), avec un chiffre identique pour l’ibuprofène. Cet effet protecteur des AINS est plus prononcé chez les utilisateurs réguliers (RR 0,71) et chez les utilisateurs à long terme (RR 0 ,79).
Il n’y a pas d’effet protecteur apparent ni pour l’aspirine (RR 1,08), ni pour le paracétamol (RR 1,06). « Les analyses de sensibilité font apparaître le caractère robuste de ces résultats, indiquent les auteurs.
Nos résultats montrent que l’ibuprofène ou les AINS pourraient protéger le cerveau d’une façon particulière, que les autres antalgiques ne réalisent pas.»
L’effet pourrait passer par le ciblage d’un récepteur cérébral nommé PPAR-gamma (peroxysome proliferator-activated receptor gamma), ce qui a été suggéré par des études chez l’animal (effet d’inhibition d’un processus neuro-inflammatoire).
« Nos résultats ne signifient pas que l’on doit prendre ces médicaments régulièrement pour éviter le développement de la maladie de Parkinson.» Leur utilisation à long terme est assortie de risques bien connus. Toutefois, ils incitent à poursuivre les recherches.
Neurology, 2 mars 2011.
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