Certificats d'aptitude sportive : le SNJMG dénonce la publication bâclée d’un arrêté fixant de nouvelles règles pour les sports à risque

Par
Publié le 23/08/2017
boxe

boxe
Crédit photo : GUSTOIMAGES/SPL/PHANIE

À quelques jours seulement de la rentrée et de son flot de certificatifs liés au sport, le Syndicat National des jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) dénonce le manque de concertation préalable à la publication d’un arrêté au JO du 15 août dernier fixant les caractéristiques de l'examen médical spécifique relatif à la délivrance du certificat médical de non-contre-indication à la pratique des disciplines sportives à contraintes particulières.

Alors que la réforme des certificats médicaux d'aptitude sportive se met en place depuis septembre 2016 permettant, pour bon nombre de sports, un allégement des formalités médico-administratives, « le dernier texte réglementaire vient à contre-courant en imposant au médecin traitant des contrôles renforcés pour les pratiques sportives à risques », dénonce le SNJMG. Le syndicat s’inquiète aussi du risque d’incohérences médicales liées aux impératifs de sécurité sanitaire entourant la pratique de sports à risques.

A ce propos, le SNJMG cite à titre d'exemple, qu’il serait exigé des angio-IRM tous les 3 ans pour les tous boxeurs professionnels et les boxeurs amateurs de plus de 40 ans ainsi qu'une IRM cervicale tous les 1 à 2 ans pour les joueurs (ses) de rugby (à 15 ou à 7) à partir de 40 ans. En revanche aucune des contraintes du jeu à 15 ou à 7 ne s'applique au jeu à 13 ! Et précise que « le CNGE ne recommande pas le recours à l'ECG entre 12 et 35 ans et le SNJMG n’a pas trouvé de référence justifiant des différences de risques entre le rugby (premières lignes exclues) et les autres sports collectifs chez les moins de 18 ans. »

Le risque d'inégalités d’accès aux pratiques sportives

Le SNJMG s’inquiète aussi de l’absence de prise en compte par les autorités du surcoût engendré par le non-remboursement des actes onéreux encadrant ces « disciplines à contraintes particulières ». Le SNJMG rappelle que les actes en relation avec l'établissement des certificats d'aptitude sportive ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale. « Ce qui voudrait dire que tous les frais engagés par les examens imposés par la réforme seront à la charge de personnes concernées ) ces mesures vont sérieusement entraver l'accès des Français, notamment des plus démunis, à ces disciplines ». Avec au final « une énorme incohérence avec la politique de santé publique visant à développer la pratique sportive et notamment des plus de 40 ans, particulièrement concernés par la réforme sur les sports à risques. »

Casse-tête assuré pour la rentrée des généralistes

Le SNJMG constate aussi que ces nouvelles dispositions ont été publiées à deux semaines de la rentrée « sans la moindre annonce officielle. Il incombe donc dès à présent aux médecins généralistes, installés et remplaçants en exercice, la tâche d'annoncer aux personnes concernées (...) et à leurs familles pour les enfants, les nouvelles mesures réglementaires avec toutes les conséquences que nous venons d'évoquer, sans parler des problèmes pratiques liés au temps d'attente pour réaliser les examens complémentaires demandés, ni même de « l'embolisation » des équipements correspondants au détriment de patients pouvant présenter des pathologies graves (AVC, cancers…). »

En conclusion, le SNJMG demande aux ministères concernés « de revoir l'arrêté du 15 août 2017, au besoin en recourant à une discussion avec les fédérations sportives et les spécialités médicales concernées, à commencer par les médecins généralistes. »

 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr