Covid-19 : les recos de la DGS pour une prise en charge en cas de forte chaleur

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Publié le 02/06/2020
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canicule

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Crédit photo : GARO/PHANIE

L'arrivée d'une éventuelle canicule ces prochains jours pourrait sérieusement compliquer la prise en charge des patients souffrant d'une infection à Covid-19. Pour anticiper au mieux cette situation, la Direction générale de la Santé (DGS) a publié une fiche de recommandations destinée aux professionnels de santé reprenant l’avis du HCSP (Haut Conseil de la santé publique) sur ce sujet, mis en ligne le 11 mai.

Hyperthermie et difficultés respiratoires liées à la chaleur et à l'infection

D’abord d’un point de vue diagnostic, il n’est pas toujours évident de distinguer une fièvre liée à l’infection à coronavirus d’une hyperthermie induite par la chaleur. Et rien n’empêche un coup de chaleur de se surajouter à l’infection chez les personnes dont le contrôle de la température interne dysfonctionne (personnes âgées, insuffisants cardiaques, patients souffrant de pathologies du système nerveux central, de diabète ou sous psychotropes).
Le diagnostic est parfois complexe tant les signes de déshydratation et les perturbations du bilan biologique sont communs aux deux situations. Et en cas de pic de pollution, souvent concomitant à la chaleur, la survenue ou l’aggravation de signes respiratoires peuvent aussi compliquer la donne.
Quoi qu’il en soit, « il est recommandé que la démarche diagnostique vis-à-vis du Covid-19 ne retarde pas la mise en œuvre de la prise en charge de la pathologie liée à la chaleur qui reste le diagnostic à considérer jusqu’à preuve du contraire », indique la DGS. Il faut, par exemple, corriger une éventuelle déshydratation du patient en cas de scanner pulmonaire pour éviter une insuffisance rénale aiguë liée à l’injection de produit de contraste. Il est également important de prendre sans tarder les mesures adéquates (éventuel transfert ou réanimation), en fonction du pronostic en cas d’infection Covid confirmée.
Concernant le traitement, le paracétamol fréquemment utilisé dans l’infection Covid est contre-indiqué en cas de coup de chaleur car inefficace et potentiellement délétère (atteinte du foie). Donc, ces recos proscrivent l’automédication, la prise de paracétamol devant être validée par un professionnel de santé.

Climatisation et ventilation

L’adaptation du lieu de vie est un paramètre important pour la prévention des conséquences de la chaleur surtout pour les personnes âgées ou fragiles. Il convient de favoriser la prise en charge des patients Covid-19 dans des chambres climatisées.
Il est recommandé de veiller au renouvellement de l’air. En période de forte chaleur, il faut aérer les milieux ou pièces confinés pendant 10 à 15 minutes deux fois par jour, dès que la température extérieure est inférieure à la température intérieure (même en cas d’air pollué).
L’utilisation de ventilateur est conseillée, y compris en association avec une brumisation, à condition que la personne soit seule dans la pièce. Le ventilateur doit être stoppé avant qu’une autre personne n’entre. Et donc pas de brassage d’air à visée rafraîchissante en cas d’espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts, en cas de promiscuité (notamment en établissement pour personnes âgées), même si les personnes sont porteuses de masques. Enfin, les mesures barrières continuent à s’appliquer, notamment concernant le port du masque.


Source : lequotidiendumedecin.fr