Audition Sénat

Denis Morin (Cour des comptes) souhaite réguler la médecine libérale pour ne plus pénaliser l'hôpital

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Publié le 03/02/2022
De gauche à droite : Denis Morin, Catherine Deroche, Bernard Jomier

De gauche à droite : Denis Morin, Catherine Deroche, Bernard Jomier
Crédit photo : capture écran vidéo Sénat

Un casse-tête pour le prochain président de la République ? Comment trouver des pistes d'efficience en pleine pandémie et dans une crise hospitalière qui s'installe ? Les maîtres mots de Denis Morin, président de la 6e chambre de la Cour des comptes, auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat le 3 février, sont « gradation des soins » et « chasse à la non-qualité ». Nous serions sur la bonne voie selon lui, avec le développement du virage ambulatoire, les logiques de regroupement, de mutualisation des fonctions et du développement du numérique. Ce sont les « bonnes économies » préconisées par la crise. Pour autant, le déficit abyssal laissé par la crise sanitaire va-t-il conduire à de « mauvaises économies » ? La Cour pratiquerait selon le sénateur PS Bernard Jomier la politique du en même temps en recommandant à la foi une économie de 6 milliards d'euros d'économies par an et des hausses de tarif. Mais d'un point de vue structurel, les Sages sont aussi favorables au passage de 30 à 10 Chu et à la suppression des pôles techniques à faible activité. En ce sens, la Cour déplore que le nombre d'établissements pratiquant moins de 1 500 actes par an n'ait pas diminué et appelle à un resserrement du système hospitalier.

Réimpliquer la médecine libérale

Au-delà de ces contradictions, c'est bien sur la réglementation tarifaire que Denis Morin s'est appesanti. Il est nécessaire de réimpliquer la médecine libérale dans la prise en charge, notamment dans la permanence des soins : « L'hôpital par le gel de ses dotations et par les baisses de ses tarifs a contribué à compenser les défaillances de la régulation de la médecine de ville. Ce mode de régulation qui pouvait se comprendre après la crise de 2008, a des effets pervers dans la durée. La Cour a dit qu'il fallait l'arrêter… mais il faut aussi, si le gouvernement veut être en capacité de tenir son enveloppe budgétaire, construire des dispositifs de régulation à l'attention de la médecine de ville. »

 

 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr