Endométriose

Des centres experts en gestation

Publié le 17/12/2015
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Au moins 5 % des femmes en âge de procréer souffrent d’endométriose pour laquelle le diagnostic est porté seulement 6 à 10 ans après les premiers signes… Un temps pendant lequel la maladie progresse, est susceptible de s’étendre à l’ensemble des organes de l’abdomen. L’initiative d’EndoFrance de création de centres experts est donc bienvenue qui se traduit dans les faits par l’ouverture d’une première structure à Rouen, une deuxième à venir à Marseille.

Quelle qu’en soit l’origine, reflux de sang des règles dans les trompes (l’hypothèse physiopathologique la plus communément admise), métaplasies müllériennes ou mutations du chromosome 7, l’endométriose se caractérise par des douleurs pendant les règles, parfois en dehors, parfois pendant les rapports, le signe le plus évocateur étant l’infertilité (30 % des femmes).

Le diagnostic est porté sur l’interrogatoire, complété par un toucher vaginal, voire rectal, puis une IRM abdominopelvienne, à la recherche d’une atteinte profonde (digestive, urinaire, etc.), cet examen étant plus informatif qu’une cœlioscopie. Il n’existe pas de corrélation entre l’intensité des symptômes et le nombre des lésions.

Risque de fausses couches

La prise en charge est complexe. En cas de douleurs isolées, sans infertilité ou kyste ovarien, et si les anti-inflammatoires ne suffisent pas, une contraception progestative ou estroprogestative est indiquée en continu pour provoquer une aménorrhée (qui se solde donc aussi par une infertilité, ici temporaire). La chirurgie est envisagée après échec du traitement médical ou en cas de désir de grossesse : toutes les lésions sont alors enlevées en une fois et le taux de grossesse spontanée dans ces cas de 50 % dans les 18 mois. Au décours de l’intervention (ou de la grossesse), un traitement hormonal est souhaitable pour éviter le risque de récidive, évalué sinon à 10 % par an.

Les femmes ayant de l’endométriose seraient plus à risque de fausses couches (un surrisque de 76 %), de grossesses extra-utérines (un risque multiplié par trois), d’hémorragies ante et post-partum, et de prématurité. Si la majorité (60 à 70 %) de ces femmes sont enceintes spontanément, elles courent par conséquent un risque plus élevé de complications précoces et tardives, selon les résultats d’une large cohorte de femmes écossaises suivies sur une période de 30 ans. Des observations qui à l’évidence justifient une surveillance anténatale renforcée.

Dr B. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9459