Des malformations toujours pas élucidées

Par
Publié le 20/06/2019

L’affaire dite des « bébés sans bras » est-elle en passe de trouver des réponses ? Alors qu'aucune hypothèse n'était jusque-là privilégiée, les résultats des travaux des deux comités mis en place en février devaient en effet être révélés fin juin. Mais leur présentation attendra sans doute enocre un peu. À côté du Comité d'orientation et de suivi (COS) dont fait partie Isabelle Taymans-Grassin, le comité scientifique (CES) qui comporte une vingtaine d’experts devrait se positionner en faveur d'enquêtes de terrain, suite à des auditions réalisées le mois dernier.

Chaque année en moyenne, 150 enfants naissent en France avec une ATMS (agénésie transverse du membre supérieur) ou absence de formation d’un bras, d’un avant-bras ou d’une main. Cela concerne entre 1,3 à 1,7 bébé sur 10 000. À Guidel, dans le Morbihan on a constaté un excès de cas, soit 4 enfants nés entre 2011 et 2013. Il en est de même dans l’Ain, avec 8 cas entre 2009 et 2014. Et en Loire-Atlantique avec 3 entre 2007 et 2008 à Mouzeil.

À ce jour, aucune cause n’a pu être identifiée avec certitude dans ces trois régions. Les périmètres concernés sont restreints et situés en zone rurale. Au départ, les autorités sanitaires alertées depuis 2011 (pour l’Ain) temporisent. Mais la mobilisation des familles et d'Emmanuelle Amar la directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), relayée par un fort écho médiatique a fini par faire bouger les lignes.

Le 4 octobre dernier, Santé Publique France a présenté les résultats d’une enquête : « Pour l’Ain, l’analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale… Pour la Loire-Atlantique et la Bretagne, l’investigation a conclu à un excès de cas. Cependant, aucune exposition commune n’a été identifiée ». SPF signifiait ainsi la fin des investigations. Des conclusions qui ont choqué les parents. Agnès Buzyn a également jugé « insupportable » que ces agénésies restent sans explication. C'est elle qui a annoncé, le 21 octobre 2018, une nouvelle enquête, coordonnée par l'Anses et Santé Publique France. 


Source : Le Quotidien du médecin: 9759