Des parents condamnés après la mort d'un bébé nourri au lait végétal en Belgique

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Publié le 15/06/2017

Les parents d'un bébé de sept mois, mort de déshydratation et de malnutrition après avoir été nourri au « lait » végétal, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour avoir « causé sa mort sans le vouloir », a annoncé le tribunal de Termonde.

Les parents de Lucas, originaires de Beveren, près d'Anvers, pensaient que leur enfant souffrait d'une intolérance au lactose et au gluten.

Des boissons végétales non conformes

Après des tentatives infructueuses d'allaitement et d'alimentation avec du lait maternisé en poudre, ils l'avaient nourri au lait d'avoine, de riz, de sarrasin et de quinoa, a précisé l'agence de presse Belga.

« Ils sont responsables de la mort de leur jeune enfant, de ne pas avoir, intentionnellement, été consulter un médecin. C'est particulièrement grave », a déclaré la présidente du tribunal de première instance de Termonde, selon des images de la télévision publique RTBF.

L'enfant de sept mois était déshydraté et ne pesait que 4,3 kg au moment d son décès le 6 juin 2014. Le parquet avait réclamé une peine de 18 mois de prison. Selon la RTBF, les parents de Lucas tiennent une boutique de produits bio.

L'Europe réglemente l'appellation « lait »

Si les dangers d'un lait végétal inadapté aux nourrissons sont bien connus des pédiatres, il existe des préparations infantiles à base de protéines végétales dont la composition est conforme aux besoins nutritionnels de la première année. « C'est absolument indispensable que les parents respectent la consigne car les risques peuvent être extrêmement graves pour toute la vie », avait expliqué au « Quotidien » le Pr Patrick Tounian, chef du service de nutrition et de gastro-entérologie à l'hôpital Trousseau (AP-HP).

Cette condamnation intervient le jour même d'un arrêt de la Cour de Justice de l'Union Européenne, qui a estimé que les produits alimentaires végétaux comme le « lait de soja » ou le tofu ne pouvaient pas être désignés par des appellations telles que « lait » ou « fromage », celles-ci étant réservées au produit d'origine animale. Les juges du Luxembourg ont souligné le « risque de confusion dans l'esprit du consommateur ».


Source : lequotidiendumedecin.fr