Des recommandations pour la prise en charge des condylomes ano-génitaux

Publié le 03/01/2001
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L A prévalence du papillomavirus humain (HPV) augmente de façon constante en Europe, atteignant 400 % en vingt ans au Royaume-Uni.
La mise en place de recommandations destinées aux médecins généralistes pour le diagnostic et le traitement des condylomes ano-génitaux est motivée par cette augmentation de leur prévalence et, surtout, par leur potentiel carcinologique.

Les infections à HPV de types 6 et 11 qui se traduisent cliniquement par l'apparition de condylomes sont souvent accompagnées d'infections à types 16 et 18 dont le potentiel carcinologique sur le col de l'utérus est unanimement reconnu.
Le diagnostic de ces lésions repose sur un examen clinique rigoureux et sur la réalisation d'un test à l'acide acétique à 5 % qui permet de mettre en évidence des lésions subcliniques. Ces dernières s'apparentent à de petites lésions maculeuses, blanchâtres, voire à des micropapules à piqueté rouge régulier.

Deux cadres thérapeutiques

Schématiquement, la prise en charge se résume en deux grandes catégories de traitements : ceux réalisables au cabinet (électrochirurgie, laser, curetage, excision) généralement réservés aux cas les plus sévères, ceux autoadministrables par le patient à son domicile (imiquimod et podophyllotoxine). L'imiquimod commercialisé sous le nom d'Aldara appartient à la nouvelle classe médicamenteuse des immunomodulateurs qui agissent en stimulant la défense immunitaire cutanéo-muqueuse.
Les recommandations stipulent la nécessité d'associer au traitement une information précise, notamment sur les récidives qui font perdre patience. Ces recommandations européennes serviront de base de travail pour l'Organisation mondiale de la santé dont les conclusions sont attendues en 2001.

L'imiquimod à l'essai dans le carcinome in situ du col utérin

Topique immunomodulateur, l'imiquimod utilisé pour traiter les verrues génitales externes est à l'essai dans le traitement intravaginal du cancer du col utérin lié à une infection par HPV (hors AMM).
L'imiquimod agit en stimulant l'immunité cellulaire type TH1 via la sécrétion par les macrophages tissulaires de cytokines pro-inflammatoires (IFN alpha, interleukine-2 et IFN gamma).

Pierre CONSTANT

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828