LE QUOTIDIEN : Pouvez-vous résumer votre parcours ?
Dr H. : J’ai obtenu mon diplôme de médecine et mon titre de spécialiste en Algérie, puis je suis arrivé en France pour faire de la radiologie interventionnelle. Je suis ensuite parti en Amérique du Nord pour un post-doc, et je voulais y rester. Mais ma femme n’a pas aimé la vie là-bas, et j’ai dû venir m’installer en France sous le statut de praticien attaché. Cela correspond à une grille salariale de début de carrière autour de 2 000 euros. J’ai voulu passer le concours de la liste A [qui permet aux praticiens à diplôme hors UE d’accéder au statut de PH, NDLR], mais c’est un examen injuste envers les gens en poste, qui n’ont pas le temps de se préparer. L’année où je l’ai passé, tous les postes ont été pris par des gens qui n’étaient pas en poste.
Quel est votre sentiment par rapport à cette situation ?
C’est dur. Vous êtes utile et vous n’êtes pas reconnu. Vous voyez des chefs partir, vous formez des internes qui deviennent chefs… Et vous vous restez là. Vous vous fondez dans le paysage, les confrères pensent que vous êtes inscrit à l’Ordre, et un jour, parce que vous avouez que vous ne pouvez pas signer tel ou tel papier, ils réalisent que vous n’êtes pas comme eux.
Comment voyez-vous l’avenir ?
C’est simple. Soit le système français trouve le moyen de rendre vraiment opérationnels des gens comme moi, avec une expérience internationale, et même intercontinentale. C’est ce qui devrait se passer étant donné la pénurie médicale qui règne dans le pays. Dans un cas comme le mien, une commission validant le parcours universitaire et professionnel du médecin devrait largement suffire. Soit les choses ne bougent pas, et il me restera deux possibilités : changer de pays, ou changer de métier.
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