UNE ÉTUDE néerlandaise (Université de Gröningen) montre que le pronostic de l’insuffisance cardiaque (IC) s’assombrit quand les taux de vitamine D sont abaissés, un cas de figure fréquent car ces patients sont souvent alités et/ou confinés au domicile (loin du soleil) et ont une fonction rénale altérée.
Le Dr Licette Liu n’est pas surprise par ces résultats car la vitamine D est un régulateur négatif du système rénine-angiotensine (SRA) qui joue un grand rôle dans l’homéostasie volumique et tensionnelle. Si bien qu’une hypovitaminose D pourrait, en activant le SRA, aggraver l’insuffisance cardiaque. Des données physiopathologiques confortées par l’étude néerlandaise qui met en évidence une corrélation entre les taux plasmatiques de vitamine D, de CRP et les valeurs de l’activité rénine plasmatique.
Surtout, le suivi pendant 18 mois de 548 insuffisants cardiaques montre qu’un taux de vitamine D < 29,6 nmol/l multiplie par 1,5 la mortalité globale (p = 0,0014) et par 1,3 l’index associant mortalité globale et réhospitalisation (p = 0,045). En attendant qu’une étude d’intervention confirme le bénéfice clinique d’une correction de l’hypovitaminose D, il est bon de maintenir des taux corrects de vitamine D chez les patients conclut le Dr Liu.
Une étude ancillaire de GISSI-HF.
Le congrès de l’ESC a vraiment vu l’afflux de marqueurs pronostiques de l’insuffisance cardiaque, hypovitaminose D, comme on vient de le voir, rythme cardiaque, bien sûr, mais aussi, de façon plus inattendue encore, l’ostéoprotégérine (OPG), une hormone que l’on connaît surtout à travers le métabolisme osseux et la physiopathologie osseuse.
L’étude mettant en cause l’OPG est des plus sérieuses, car il s’agit d’une étude ancillaire de GISSI-HF, qui fait autorité. L’analyse, effectuée par des auteurs italiens mais aussi danois et norvégiens, porte sur 1 229 insuffisants cardiaques qui ont été suivis pendant 3,9 ans (332 décès ont été observés pendant ce suivi).
On constate que la mortalité est multipliée par deux chez les patients dont le taux d’OPG était ≥1 923 ng/l par rapport à ceux dont les taux étaient < 1 210 ng/l. Un résultat qui n’étonne pas Torbj rn Omland (Norvège), dans la mesure où l’on a déjà montré que dans le postinfarctus, les taux élevés d’OPG sont associés à un mauvais pronostic (mortalité, développement d’une insuffisance cardiaque).
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