Le temps de la médecine
Outre les préparatifs indispensables (voir encadré), il est nécessaire pour les diabétiques insulinodépendants de s'adapter à d'éventuels décalages horaires.
Lorsque le voyage conduit vers l'est ou l'ouest, et que le décalage horaire ne dépasse pas 2 à 3 heures, aucune modification du schéma insulinique n'est nécessaire. Un décalage sensible sera effectué de façon progressive au cours du séjour et à son retour. Chez certains malades - diabète avec grande labilité glycémique, par exemple -, il est possible d'utiliser de l'insuline à action très rapide (analogue de l'insuline qui agit quelques heures seulement) à petites doses, associée à une collation, lorsque le repas se fait attendre.
Des décalages horaires de plus de trois heures doivent, pour leur part, inciter à des modifications du schéma insulinique.
Lors de voyages vers l'ouest (Paris-New York, par exemple), un diabétique traité par deux injections quotidiennes va devoir compenser l'allongement de la journée par un ajout d'insuline rapide (de 20 à 35 % de la dose totale d'insuline, habituellement utilisées sur 24 heures). Il devra consommer une collation dans les deux heures qui suivent et, arrivé sur place, il reprendra le soir même son schéma habituel de traitement en tenant compte de l'heure locale. Lorsqu'il voyage vers l'est (Paris-Bombay), le diabétique est confronté à une réduction de la durée de la journée, l'insuline intermédiaire doit être remplacée au moins une fois (si le vol dure moins de 8 heures) par de l'insuline rapide ; sur place, il reprendra son traitement aux horaires habituels.
Hydrates de carbone
Le matériel de surveillance et d'injection doit systématiquement être accessible à l'intérieur même de l'avion. Il est conseillé de prévenir le personnel de bord afin de disposer constamment de produits sucrés en cas d'hypoglycémie sévère. En outre, le personnel devra veiller à distribuer le repas de façon régulière pour éviter tout risque de complication. Certaines compagnies proposent des plateaux-repas spécifiques. En leur absence, le diabétique doit veiller à un apport correct en hydrates de carbone. La consommation d'un supplément de pain est le plus souvent suffisante.
L'utilisation de sédatifs ou de somnifère peut modifier la perception des hypoglycémies et doit, de ce fait, être évitée, y compris chez les sujets diabétiques non insulinodépendants traités par sulfamides hypoglycémiants. Chez ces derniers, les risques d'hypoglycémie sont particulièrement sévères - et ce d'autant plus que la fonction rénale est altérée - et les consignes alimentaires doivent être respectés de façon strictes.
Les préparatifs
Outre le lecteur de surveillance glycémique (et des piles de rechange), les bandelettes, l'autopiqueur, les lancettes, la solution de contrôle, une trousse isotherme, de l'alcool et du coton, du glucagon (vérifier sa date limite d'utilisation) et son matériel d'injection et des sucres en morceaux, il est indispensable de se munir d'une carte de diabétique - en plusieurs langues -, de son carnet de surveillance, d'une autorisation médicale pour le transport d'insuline et de matériel médical. Une prescription en DCI de l'insuline peut se révéler judicieuse. Une trousse à pharmacie contenant des médicaments destinés à lutter contre la fièvre, les diarrhées ou les vomissements est nécessaire. Enfin, une surveillance des pieds est indispensable lorsque des marches sont prévues ou si un risque de lésion est rendu possible par une marche pieds nus ou en chaussures légères. Pour cela, un petit miroir qui permet d'inspecter les plantes de pieds est particulièrement utile.
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