Le conseil départemental de l'Ordre des médecins de Paris renouvelle la moitié de ses membres le 11 février. Généraliste installé dans le 17e arrondissement, le Dr Moshé Assouline se présente pour la première fois, en binôme avec une jeune consœur trentenaire. Il explique au « Quotidien » ses motivations.
LE QUOTIDIEN : Vous souhaitez bousculer l'institution. Pourquoi ?
Dr MOSHÉ ASSOULINE : Je souhaite amener un peu d'air frais et du renouveau à l'Ordre des médecins en proposant une autre vision que celle portée par l'équipe en place. Je voudrais que la parole des jeunes médecins soit reconnue et portée par cette instance. Aujourd'hui, les jeunes médecins ne se sentent pas représentés et ne s'investissent donc pas dans ce type d'élection – sans doute aussi par méconnaissance profonde de l'Ordre et par manque d'intérêt.
Mais que reprochez-vous à l'Ordre parisien actuel ?
L'Ordre doit se rajeunir, se moderniser dans son fonctionnement et se rapprocher davantage des médecins de terrain pour comprendre leur travail et les aider dans leur exercice quotidien par des actions concrètes. C'est une sorte de compagnonnage pour que le médecin se sente écouté, rassuré et protégé.
Je prends un exemple : le burn-out. L'Ordre a mis en place un numéro vert... C'est un bon début mais il faut aller plus loin. Les médecins ne vont pas forcément appeler car ils ont du mal à faire savoir qu'ils souffrent. Le rôle de l'Ordre n'est plus seulement de prévenir mais aussi d'aller vers eux ! Les médecins en souffrance ont besoin d'être pris par la main. Je préconise que l'Ordre fasse régulièrement des campagnes ou appelle les médecins pour prendre la température de leur moral.
Autre exemple : la e-réputation des médecins. Face au phénomène, l'Ordre doit jouer un rôle actif d'accompagnement, aider les médecins en leur donnant des contacts efficaces pour qu'ils protègent leur réputation sur Internet.
Si vous êtes élu, quelles seraient vos priorités ?
Faciliter les démarches des médecins grâce au numérique et donc dématérialiser tous les échanges. Je pense qu'il faudrait tout de suite transformer le site Internet pour qu'il devienne un vrai lien avec les médecins. Je souhaite aussi que l'Ordre se dote d'un outil performant pour mesurer en temps réel l'offre des soins sur le territoire.
Élu, je serai disponible et réactif pour répondre aux demandes des confrères. Les médecins paient une cotisation obligatoire, c'est normal que les élus se mettent à leur service. Ce n'est que de cette façon que les médecins se sentiront accompagnés et aidés. Et l'Ordre ainsi mieux connu et reconnu.
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