Dysfonction érectile : Levitra élargit l'arsenal thérapeutique

Publié le 31/03/2003
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Il n'est plus besoin de dire que la dysfonction érectile est une pathologie fréquente touchant de 2,2 à 3,6 millions d'hommes dans notre pays. Autrement dit, la dysfonction érectile légère à modérée touche environ un homme sur trois après 40 ans.

Le Dr Sylvain Mimoun a présenté les résultats d'une enquête réalisée par la Société NFO Infratest, portant sur l'analyse de réponses effectuées par 5 100 hommes âgés de 18 à 70 ans (à partir d'un échantillon représentatif de 10 000 hommes). Une enquête importante par le nombre de sujets ayant répondu et par l'ampleur du questionnaire autoadministré (55 questions).

Encore beaucoup de réticences

Cette enquête confirme tout d'abord la prévalence importante des troubles de l'érection : 25 % et même 44 % à partir de 45 ans. Plus important encore, l'enquête montre l'ambivalence des hommes à ce sujet : si 94 % des personnes interrogées déclarent qu'ils consulteraient un médecin si les troubles venaient à se répéter, seulement 22 % des hommes ayant déclaré une dysfonction érectile ont réellement consulté. Cela prouve que, une fois confrontés au problème, beaucoup d'hommes hésitent à consulter et, dans ce cas, presque toujours, à se traiter. Tout n'est pas gagné quand une consultation a lieu puisque 37 % des hommes ayant consulté - on pourrait dire seulement - bénéficient d'un traitement.
Ces résultats paradoxaux s'expliquent par le fait que 63 % des hommes déclarent avoir des difficultés à aborder ce sujet avec leur médecin... et comme on peut penser que ce dernier n'est pas toujours très motivé, la dysfonction érectile reste sous-estimée, sous-traitée alors même que des études de plus en plus nombreuses montrent qu'elle altère souvent de façon importante la qualité de vie. Dans ces conditions, conclut le Dr Sylvain Mimoun, il importe de mieux informer les médecins et le public concernés, d'inciter les médecins à mieux prendre en charge ces troubles et de traiter. A ce sujet, le Dr Sylvain Mimoun pense que l'existence sur le marché de trois inhibiteurs de la PDE5 (cette classe domine désormais très largement le traitement de la dysfonction érectile) est une chance pour le thérapeute, même si les places respectives de ces trois produits ne sont pas encore clairement définies par des études comparatives.
Le Dr François Giuliano (urologue au Kremlin-Bicêtre) a présenté les caractéristiques pharmacologiques et pharmacocinétiques du vardénafil, nouvel inhibiteur de la PDE5. On sait que la phosphodiestérase de type 5 est principalement localisée dans les plaquettes et le muscle lisse vasculaire avec une prédominance au niveau des corps caverneux du pénis où elle intervient dans les troubles érectiles. On a identifié beaucoup d'autres PDE, la plus récente étant la PDE 11 dont le rôle physiologique demeure d'ailleurs inconnu. Quoi qu'il en soit, il importe, quand on cherche à traiter une dysfonction érectile, d'avoir une sélectivité d'inhibition sur la PDE5, les autres PDE étant impliquées lors de nombreux autres organes et/ou autres fonctions physiologiques. A ce titre, les études in vitro montraient que Levitra est plus sélectif pour la PDE5 que pour toutes les autres isoenzymes connues de PDE (15 fois plus pour la PDE6 présente dans la rétine, de 130 à 1 000 fois plus pour les autres isoenzymes). Cette sélectivité permettait d'espérer d'emblée une bonne efficacité et une bonne tolérance.
Toujours in vitro, Levitra s'est montré un puissant inhibiteur de la PDE5 avec une dose nécessaire pour inhiber 50 % l'activité enzymatique qui est faible, de l'ordre de 0,1 nanomole. Au plan pharmacocinétique, Levitra est efficace à partir de 25 mn (dès 15 mn chez certains patients) étant entendu que l'efficacité de ce type de produits nécessite parallèlement une stimulation sexuelle. La demi-vie d'élimination du produit est de 4 à 5 heures.

Levitra, puissant et hautement sélectif

Par ailleurs, Levitra se caractérise par une facilité de prise avec une utilisation quotidienne possible, la prise indifféremment à jeun ou au cours d'un repas normal, sans potentialisation des effets de l'alcool.
Ces atouts pharmacologiques et pharmacocinétiques vont de pair avec une efficacité et une tolérance démontrées par des essais cliniques qui portent désormais sur plus de 3 750 patients en Europe. Ces patients présentaient les diverses causes possibles de dysfonctions érectiles. On remarquera qu'il s'agissait de patients âgés dans 22 % des cas, que les diabétiques étaient nombreux (29 %) et que les prostatectomies radicales représentaient un contingent important (9 %).
De ces études, il ressort une efficacité significative chez près de 8 patients sur 10, que l'on considère le score global (FE-IIEF) où les taux moyens de pénétration réussie par patient et le maintien de l'érection par patient. Avec la dose de 20 mg, 80 % des patients disent que le traitement améliorait leur érection durant les quatre dernières semaines, 80 % à la dose de 10 mg contre 27,6 % avec le placebo. On note également, dans une étude à long terme (1 020 patients), que l'efficacité se maintient à un an, le taux de maintien des érections par patient étant à la 52e semaine de 82 % à la posologie de 10 mg et de 86 % à la posologie de 20 mg.
Enfin, Levitra a démontré son efficacité chez des patients difficiles à traiter, en premier lieu chez des diabétiques (430 hommes présentant des diabètes de type I et II, une dysfonction érectile depuis plus de 6 mois et un contrôle glycémique très variable). A 12 semaines, on constate que quel que soit le taux d'hémoglobine glycosylée, l'amélioration des érections est notée chez 57 % des patients avec 10 mg et 72 % avec 20 mg. Le Pr Pierre Costa (Nîmes) qui présentait ces résultats souligne la réserve de puissance entre les deux dosages.

Une efficacité et une tolérance démontrées

Autre population difficile, les hommes (440) ayant subi une prostatectomie radicale avec conservation des nerfs érecteurs et présentant une dysfonction érectile le plus souvent sévère à l'inclusion. Dans cette population, Levitra améliore les érections dans 59 à 65 % des cas selon les dosages, avec une amélioration significative des taux de pénétration et de maintien de l'érection.
Enfin, Levitra qui partage les mêmes contre-indications que les autres inhibiteurs de PDE s'est révélé bien toléré, les céphalées et les rougeurs de la face étant les effets indésirables le plus couramment répétées chez plus de 10 % des patients. Moins fréquemment (moins de 10 %), on enregistre une dyspepsie, des nausées, des vertiges ou une congestion nasale. A noter également, dans moins de 1 % des cas, des troubles de la vision des couleurs, déjà enregistrés avec les autres inhibiteurs de PDE5. Enfin, dans le cadre des études de phase III, Levitra s'est montré bien toléré chez des hypertendus traités ou non avec des variations minimes de la pression artérielle, sans élévation significative de la fréquence cardiaque.

Conférence de presse organisée par Bayer Pharma et GSK.

Une nouvelle alliance en andrologie

Levitra matérialise une nouvelle alliance en andrologie, qui réunit Bayer Pharma et GSK. La première manifestation de cette alliance est, bien sûr, un accord de copromotion pour la commercialisation et la poursuite du développement clinique du vardénafil, molécule issue de la recherche Bayer.
Au-delà du produit, les deux laboratoires s'engagent à mener des actions de formation et d'information visant à mieux faire reconnaître et traiter les patients qui en ont réellement besoin.

Dr A. M.

Dr Alain MARIE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7306