N°Spé : Psychiatres

EDITO - Une belle vitalité

Publié le 15/12/2011
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Pour notre spécialité, l’année 2011 a été marquée par la réforme de la législation régissant les soins psychiatriques sous contrainte. Il est assez probable que certains correctifs se révéleront nécessaires pour rendre la nouvelle loi correctement applicable, en protégeant les libertés individuelles, en instaurant un accompagnement judiciaire utile aux patients sous contrainte, en améliorant l’accès aux soins.

Le contenu de ce nouveau numéro spécial du « Quotidien du Médecin » atteste une fois encore une belle vitalité de la psychiatrie telle qu’elle se pratique en France malgré un déficit de candidatures à des centaines de postes hospitaliers. La complémentarité entre les diverses offres de soins est de plus en plus évidente : publiques ou libérales, à destination des enfants, des adolescents ou des adultes, préventives ou curatives. Le niveau des actions de recherche clinique ou préclinique, menées par diverses équipes à travers le territoire, nous est envié par bien des spécialités médicales.

Bien sûr, nous sommes loin d’avoir levé le mystère de l’étiopathogénie des troubles mentaux. Les nouvelles technologies, au premier rang desquelles la neuro-imagerie renforcée par les apports des sciences cognitives, permettent cependant de mieux comprendre certains aspects sémiologiques des troubles psychotiques, thymiques, anxieux ou comportementaux. Tout cela participe à la richesse de la psychiatrie de ce début du XXIe siècle que ce numéro spécial illustre en embrassant de multiples facettes des théories et des pratiques.

Qu’on ne s’y trompe pas : comme les autres disciplines médicales, la pratique de la psychiatrie devient de plus en plus protocolisée. Les recommandations abondent pour aider au diagnostic, guider le choix de la stratégie thérapeutique. Cela ne saurait altérer la qualité de la relation soignant-soigné : ces recommandations sont au contraire une aide supplémentaire pour la compréhension de la maladie et de son traitement par le malade et sa famille. Elles sont un support de plus pour l’échange soignant-soigné. Et assurément un outil de déstigmatisation de la maladie mentale : ce combat est toujours d’actualité !

Sachons gré à l’équipe rédactionnelle du « Quotidien du Médecin » d’avoir voulu, une fois encore, participer à la diffusion des connaissances et des expériences susceptibles d’enrichir la qualité de nos réponses aux usagers.

Membre de l’Académie nationale de médecine

université Paris-Descartes

centre hospitalier Sainte-Anne, Paris.

 Pr Jean-Pierre Olié

Source : Bilan spécialistes