Edition Spéciale :Neurologues-Neuropsychiatres

Editorial : Sachons convaincre

Publié le 09/06/2011
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Ce numéro spécial du Quotidien du Médecin destiné aux neurologues aborde quelques avancées récentes dans le domaine de la prise en charge diagnostique et thérapeutique, met l’accent sur l’impulsion nécessaire à l’évolution de la recherche en neurosciences et souligne les inquiétudes d’avenir pour l’exercice professionnel. Dans le domaine thérapeutique, je retiendrai l’avancée thérapeutique que constitue l’utilisation du tafamidis dans la prévention de l’évolution de la neuropathie amyloïde familiale, sans doute maladie rare, mais apportant un réel espoir, ce qui doit inciter chaque neurologue à la diagnostiquer précocement. C’est aussi la démonstration que des succès dans des pathologies de haute complexité sont à la portée de la recherche actuelle, ce qui justifie l’effort institutionnel que la Société française de neurologie effectue aux côtés de la Société française des neurosciences pour promouvoir la recherche en neurosciences auprès des pouvoirs publics. La création de l’Institut de cerveau et de la moelle épinière est un premier pas. Le colloque « Priorité Cerveau » organisé en septembre 2010 a mis en présence chercheurs et médecins avec les responsables associatifs, économiques et politiques. Son objectif était de favoriser une prise de conscience des enjeux sociétaux posés par les maladies du système nerveux. Il s’est conclu par l’énoncé de dix propositions pour progresser dans la connaissance du cerveau et soigner ces maladies. D’autres actions suivront, destinées à permettre une prise de conscience collective des enjeux sociétaux que représentent les affections du système nerveux. Dans cette perspective, on ne peut manquer de partager l’inquiétude exprimée par les neurologues libéraux sur l’évolution de la démographie de la spécialité. La neurologie est une discipline jeune et émergente dont les besoins ne sont pas couverts. Les besoins en neurologues n’ont pas atteint leur point d’équilibre et doivent nécessairement prendre en compte les très récentes mutations de la neurologie de ville et d’hôpital. Dans une période économique difficile, sachons convaincre que la contribution collective des neurologues peut aider à apporter les réponses aux grands enjeux sociétaux sous-tendus par les maladies neurologiques.

Pr MICHEL CLANET Président de la Société française de neurologie

Source : Bilan spécialistes