Consultations de plus en plus longues, temps passé au téléphone, surcharge de travail en raison de la saturation de l'accès au premier recours… Une étude du « Lancet » sur l'exercice de la médecine générale en Grande-Bretagne montre que les praticiens outre-Manche sont confrontés à des conditions de travail de plus en plus difficiles.
L'étude a défriché plus de cent millions de consultations de premier recours effectuées entre 2007 et 2014 par des médecins généralistes et des infirmières exerçant dans 398 cabinets médicaux.
« La demande en médecine générale augmente de manière substantielle sur sept ans, indiquent les auteurs. Le recrutement de nouveaux médecins généralistes et infirmières reste faible par rapport à une population en augmentation constante. Dans l'état actuel des choses, le système de santé semble approcher du point de saturation. »
Entre 2007 et 2014, le nombre de consultations annuelles (face-à-face, téléphone et visites à domicile) a augmenté de 12,3 % pour les médecins généralistes. Le taux de consultations par patient a également augmenté de 13,6 %, (à 3,8 consultations par an et par patient). Cette croissance est particulièrement prononcée pour les patients de moins de 4 ans et de plus de 85 ans.
Deux fois plus de consultations téléphoniques
Plus significatif encore, le nombre de consultations/avis au téléphone, une pratique autorisée en Grande-Bretagne pour désengorger les cabinets, a doublé en sept ans.
Une consultation téléphonique représente environ 60 % de la durée d'une consultation classique entre un médecin et son patient. Les auteurs de l'enquête s'interrogent sur le bien-fondé de cette pratique en très forte progression, redoutant qu'elle prenne le pas sur une véritable politique de prévention. En moyenne, outre-Manche, une consultation de médecine générale en tête à tête dure dix minutes.
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