En Grande-Bretagne, la médecine générale proche du « point de saturation », selon le « Lancet »

Par
Publié le 26/04/2016
Article réservé aux abonnés

Consultations de plus en plus longues, temps passé au téléphone, surcharge de travail en raison de la saturation de l'accès au premier recours… Une étude du « Lancet » sur l'exercice de la médecine générale en Grande-Bretagne montre que les praticiens outre-Manche sont confrontés à des conditions de travail de plus en plus difficiles.

L'étude a défriché plus de cent millions de consultations de premier recours effectuées entre 2007 et 2014 par des médecins généralistes et des infirmières exerçant dans 398 cabinets médicaux.

« La demande en médecine générale augmente de manière substantielle sur sept ans, indiquent les auteurs. Le recrutement de nouveaux médecins généralistes et infirmières reste faible par rapport à une population en augmentation constante. Dans l'état actuel des choses, le système de santé semble approcher du point de saturation. »

Entre 2007 et 2014, le nombre de consultations annuelles (face-à-face, téléphone et visites à domicile) a augmenté de 12,3 % pour les médecins généralistes. Le taux de consultations par patient a également augmenté de 13,6 %, (à 3,8 consultations par an et par patient). Cette croissance est particulièrement prononcée pour les patients de moins de 4 ans et de plus de 85 ans.

Deux fois plus de consultations téléphoniques 

Plus significatif encore, le nombre de consultations/avis au téléphone, une pratique autorisée en Grande-Bretagne pour désengorger les cabinets, a doublé en sept ans.

Une consultation téléphonique représente environ 60 % de la durée d'une consultation classique entre un médecin et son patient. Les auteurs de l'enquête s'interrogent sur le bien-fondé de cette pratique en très forte progression, redoutant qu'elle prenne le pas sur une véritable politique de prévention. En moyenne, outre-Manche, une consultation de médecine générale en tête à tête dure dix minutes.


Source : lequotidiendumedecin.fr