Le théâtre de Samuel Beckett traverse-t-il le temps sans encombre ? Ses mots, alliage improbable entre le métaphysique et le quotidien prosaïque ont depuis longtemps triomphé. Et se sont glissées avec l'évidence du vrai dans les esprits. Qu'apporte alors la représentation ? Dans cette Fin de partie, fin du monde, tout est dit dès le début : « fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir ». La pièce est articulée autour d'un duo, à savoir un maître paralytique et aveugle et son esclave boiteux consentant, entouré si l'on ose dire par les parents du maître, résignés à vivre dans leur poubelle après qu'un accident en tandem a sectionné leur jambe. La mise en scène de Jacques Osinski, présentée au dernier festival d'Avignon et reprise à Paris au beau théâtre de l'Atelier, est fidèle au texte servi par Denis Lavant, exceptionnel dans son interprétation à la Buster Keaton et Fréderic Leidgens. En dépit de cette addition des talents, le spectacle reproduit comme un air de déjà-vu. Notre époque a désormais intégré cette hypothèse de fin du monde avec les multiples catastrophes qui nous guettent. Comme si le décalage entre l'œuvre et le réel s'était, avec le temps, estompé. Le message, on l'aura compris n'aura jamais été aussi actuel.
Fin de partie de Samuel Beckett, théâtre de l'Atelier.
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