Les arrêts de travail sont en nette augmentation en 2015 : de 10,1 jours d'arrêt en 2014, la moyenne par salarié a bondi à 12,1 jours en 2015, selon les résultats d'un sondage Opinionway pour Réhalto, que révèle « le Quotidien ». Au total, 34 % des salariés ont été arrêtés moins de trois mois en 2015 et 3 % plus de trois mois (soit 37 % de salariés concernés par au moins un jour d'arrêt contre 34 % l'année précédente).
Certains secteurs, types d'entreprise et catégories socioprofessionnelles sont davantage concernés. Dans l'industrie et les transports, un salarié déclare en moyenne 15 jours d'arrêt (10 jours dans les services). Dans les grandes entreprises de plus de 5 000 salariés, c'est 17,5 jours. Les ouvriers ont déclaré 23,7 jours contre seulement 4,2 jours d'arrêt pour les cadres.
Le taux moyen d'absentéisme dans les entreprises françaises s'élève donc à 3,3 % en 2015 (contre 2,8 % l'année précédente). Mais il grimpe à 4 % dans le BTP, les transports et l'industrie (4,8 % dans les très grandes entreprises).
Les arrêts courts restent les plus fréquents (45 % des salariés arrêtés de 1 à jours, 33 % de quatre jours à une semaine). Dans 54 % des cas, les arrêts de travail sont consécutifs à une maladie ordinaire (grippe, rhume, angine), et dans 29 % des cas à des TMS, devant les accidents du travail, maladies professionnelles et accidents de trajet.
Déficit de prévention
Le sondage s'est intéressé au ressenti des DRH. 77 % d'entre eux connaissent les raisons des arrêts de travail dans leur entreprise mais seuls 3 % pensent que ces arrêts résultent d'abord de tensions liées à l'organisation du travail. Surtout, deux tiers des responsables RH jugent que les arrêts sont un « problème important » pour leur entreprise.
Pour autant, note la société Réhalto, la prévention reste assez faible. Seules 45 % des entreprises ont mis en place des actions spécifiques de prévention des arrêts de travail (analyse ergonomique des postes, évaluation de la pénibilité, prévention des TMS...). La mise en place d'un réseau d'alerte interne reste très minoritaire (31 % des cas).
Pour les salariés, l'arrêt de travail est souvent mal vécu. Trois quarts d'entre eux jugent qu'il génère une forte surcharge de travail pour les collègues. Mais dans le même temps, un tiers des salariés ignorent le coût de ces arrêts pour leur entreprise.
Un salarié sur trois aurait souhaité être mieux accompagné par leur entreprise (un sur deux pour les arrêts longs). 82 % trouvent le retour angoissant après un congé longue maladie et 41 % sont insatisfaits de leur retour.
« Il y a une vraie demande de la part des salariés pour que l'entreprise les aide à revenir, poser un arrêt n'est pas toujours facile… D'ailleurs 4 salariés sur 10 en situation de poser un arrêt ne le font pas », analyse Christian Mainguy, directeur général de Réhalto.
* Sondage réalisé en avril auprès de 1 515 salariés et de 305 DRH.
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