Génériques : la cnamts veut remobiliser les prescripteurs

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Publié le 21/06/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les médicaments génériques ont vingt ans. Leur bilan en France : deux millions de boites vendues chaque jour, sept milliards d’économies réalisées depuis cinq ans. C’est ce qu’a rappelé, au cours d’un point presse le Dr Christine Ratignier-Carboneill, directrice  adjointe et responsable du département produits de santé de la CNAM. Mais alors qu’au Royaume- uni, les génériques concernent trois boites vendues sur quatre, en France seules trois boites de médicaments sur dix délivrées contiennent ce type de médicaments. La France a donc encore des efforts à faire, a souligné Thomas Wanecq  (sous direction du financement du système de soins, Assurance maladie).

Quatre tables rondes regroupant des professionnels de santé sur le thème des génériques ont été organisées en mars 2016 dans le cadre d’un partenariat entre le collège de médecine générale et l’assurance-maladie. Il en ressort que des  notions méritent d’être clarifiées, comme celles de bio- équivalence. De plus,  certaines exceptions semblent semer le doute sur l’ensemble des médicaments génériques, comme les marges thérapeutiques étroites, ou les excipients à effet notoire.  Sur ces sujets les professionnels de santé souhaiteraient disposer d’arguments leur permettant de répondre aux interrogations de leurs patients.

Les médecins de ville soulignent également le besoin d’harmoniser les pratiques entre la ville et l’hôpital. L’usage par tous de la prescription en DCI grâce à des logiciels d’aide à la prescription et à une meilleure connaissance du répertoire des médicaments génériques pourrait y contribuer.

Les médecins souhaitent aussi une meilleure diffusion des études en vie réelle portant sur l’efficacité et la tolérance des médicaments génériques. Ils ont en outre besoin de messages simples pour neutraliser les idées reçues de certains patients sur les génériques. Le Collège de Médecine Générale  a ainsi travaillé avec l’assurance maladie à la conception de mémos pratiques et de remis patients pédagogiques. Le Dr François Lacoin, vice-président du Collège de médecine générale pense quant à lui « qu’il est important de  valoriser le médicament générique et le patient qui en prend », de façon à renverser la perception de ceux qui se sentent déconsidérés lorsque des génériques leur sont proposés.

Différentes actions ont d’ores et déjà été entreprises : pour généraliser l’emploi des logiciels d’aide à la prescription, certifiés pour les prescriptions intra hospitalières, les prescriptions de sortie et les consultations externes, une mesure a été inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale 2016. Une recommandation  de l’ANSM à l’attention des industriels les incitant à inscrire la DCI en plus gros sur les conditionnements de tous les médicaments est également en cours de concertation.

De plus, conformément aux souhaits des médecins, une campagne d'information sur la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments génériques sera lancée en septembre 2016. Elle est pilotée par le ministère des affaires sociales et de la santé, l’assurance maladie et l’ANSM.


Source : lequotidiendumedecin.fr