En préambule à la session dédiée aux symptômes du bas appareil urinaire (SBAU), le Pr Lysanne Campeau (Montréal) a insisté sur l’importance de « toujours rechercher une cause neurologique sous-jacente, souvent sous-estimée, ce qui amène à des chirurgies inutiles et sources potentielles de complications », en particulier lorsqu’il existe une incontinence urinaire, une perte de sensation de plénitude vésicale associées à une dysfonction érectile, une éjaculation rétrograde, une énurésie. Autant de symptômes qui peuvent témoigner précocement de troubles neurocognitifs, Parkinson, SEP, démence, etc.
En dehors de ces atteintes neurologiques, quels traitements médicaux peut-on proposer à un homme de 60 ans avec une hypertrophie bénigne de la prostate de volume moyen (60 g) mais symptomatique ? Les anticholinergiques constituent une alternative intéressante dans les SBAU modérés à sévères avec prédominance des troubles du remplissage vésical, à condition que le résidu post-mictionnel soit inférieur à 150 ml. Mais l’adhésion thérapeutique est généralement mauvaise.
ß 3-adrénergiques Devant une symptomatologie de type essentiellement rétentionnelle, on recommande les agonistes des récepteurs ß 3-adrénergiques. Ils ont une efficacité similaire à la toltérodine sur l’urgenturie, l’incontinence, la nycturie, avec une bonne sécurité d’emploi, y compris en cas d’obstacle à l’évacuation de la vessie, et une meilleure compliance. Après le mirabegron, la famille s’élargit avec le solabegron et le vibegron. Ils constituent une bonne alternative aux anticholinergiques en cas d’HTA incontrôlée et d’atteinte hépatique ou rénale sévère. « On cherche d’autant plus à limiter les anticholinergiques qu’ils semblent associés à une augmentation du risque de démence », avertit le Pr Jean-Noël Cornu (Rouen).
Les α-bloqueurs agissent sur le remplissage et sur l’évacuation vésicale, quel que soit le volume de la prostate, l’effet à long terme étant meilleur si elle est de petite taille. Ils améliorent d’autant plus la symptomatologie urinaire que l’obstruction urodynamique initiale est importante, mais le risque accru d’évènements cardiovasculaires et de dysfonction sexuelle est à mettre en balance avec le bénéfice attendu.
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