L'arrêté sur le PPC dans l'apnée du sommeil

Homogénéiser les pratiques et améliorer la prise en charge

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Publié le 26/03/2018
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Crédit photo : PHANIE

Le traitement de référence du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), la pression positive continue (PPC), a fait l'objet d'un arrêté le 13 décembre 2017 : l'occasion de « revoir toutes les indications, les qualités des médecins prescripteurs, la durée minimale de la PPC et le suivi des patients », selon André Tanti, vice-président de la section des dispositifs médicaux du Comité économique des produits de santé (CEPS) à l'origine de ce nouveau texte entré en vigueur le 1er janvier 2018.

Lors d'un point le 22 mars, la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS) est revenue sur trois aspects majeurs : la prise en charge des enfants, la formation et le télésuivi. Cette nouvelle nomenclature a abouti à « un consensus et une homogénéisation des pratiques », se félicite le Pr Jean-Claude Meurice, coordinateur du conseil pédagogique de la formation spécialisée transversale (FST) Sommeil et pneumologue au CHU de Poitiers.

Pédiatrie : des centres de compétence nécessaires

La pédiatrie occupe une place importante dans ces nouvelles dispositions. « Le SAHOS de l'enfant est totalement différent de celui de l'adulte », indique le Pr Brigitte Fauroux du groupe pédiatrie de la SFRMS et pneumo-pédiatre à l'hôpital Necker à Paris. Du fait du faible nombre d'enfants concernés par la PPC, des centres de compétence sont nécessaires. L'arrêté favorise aussi l'initiation de la PPC et du contrôle à domicile par des prestataires. Le Pr Jean-Claude Meurice précise : « l'encadrement et le suivi doivent se faire par des personnes spécialisées, avec des réseaux structurés ».

Un modèle de formation pluridisciplinaire unique

L'exigence de formation pour les prescripteurs est un point essentiel du nouveau texte. Selon le Pr Jean-Claude Meurice, « l'intelligence de cette démarche a été d'organiser formation et compétence autour des FST Sommeil, qui permettent d'apporter des critères de compétence vis-à-vis de la prescription des PPC ». Les « anciens » prescripteurs pourront également valider leur compétence dans le cadre du développement professionnel continu (DPC). Une vingtaine de spécialistes devaient être formés chaque année grâce à la FST. André Tanti poursuit : « nous nous sommes donnés jusqu'à janvier 2020 pour déterminer les médecins qui pourront être engagés dans ce processus », avec un « bénéfice incontestable » pour les patients.

Le patient, bientôt intégré à la boucle de télésuivi

Le télésuivi a également une place capitale dans cet arrêté afin d'optimiser le suivi thérapeutique et l'observance. Dans cette optique, la rémunération des prestataires a été indexée sur l'observance des patients. Le télésuivi permet au prestataire de filtrer les informations avant de les faire parvenir au médecin. André Tanti ajoute : « à compter du 1er janvier 2019, le patient sera intégré à la boucle de télésuivi et aura accès aux informations le concernant via une plateforme sécurisée ». Quelque 650 000 patients bénéficient déjà du télésuivi. « Cette opération est la plus importante développée en Europe », s'enthousiasme André Tanti.

« Cet arrêté devrait faire économiser 160 millions d'euros sur 3 ans à l'Assurance maladie », avance-t-il.

Charlène Catalifaud

Source : Le Quotidien du médecin: 9651