LA PROFESSION ne manque pas d’idées pour redorer le blason de la pédiatrie libérale.
L’Association française de pédiatre ambulatoire (AFPA) a établi de longue date une dizaine de propositions parmi lesquelles l’augmentation significative du nombre des pédiatres en formation (600 par an), l’installation des jeunes diplômés dans les zones prioritaires grâce à des mesures fortement incitatives (bourses d’études), la mise en place de « consultations pédiatriques obligatoires aux âges clés (jusqu’à l’adolescence) », des moyens permettant une gestion modernisée des cabinets de pédiatrie ambulatoire (en collaboration avec des puéricultrices, des auxiliaires, des assistants médicaux..), la reconnaissance de « champs prioritaires » des pédiatres libéraux, le renforcement de la complémentarité entre pédiatres de ville, hôpitaux et maternités ou encore la formalisation d’un partenariat « raisonné » avec les médecins généralistes (examens, prise en charge de maladies chroniques…).
Électrochoc.
De son côté, le Dr Francis Rubel, président du Syndicat national des pédiatres français (SNPF) appelle de ses vœux un « électrochoc » salutaire sur les honoraires. « Les pédiatres n’ont aujourd’hui pas les moyens d’avoir une entreprise médicale performante avec deux salles de consultation, une salle d’infectiologie, un secrétariat… Aujourd’hui, il faudrait un rattrapage de 30 % sur nos honoraires ». D’où la revendication d’une consultation pédiatrique fortement revalorisée (environ 10 euros de plus), bénéficiant à tous les pédiatres, plutôt que du « saupoudrage tarifaire » sur certains actes isolés ou par « tranches d’âge ».
Surtout, le syndicat réclame une réflexion large sur « la politique de santé pour l’enfant » et sur la complémentarité des interventions des différents acteurs. « Avec l’explosion des pathologies du vieillissement, les médecins généralistes ne pourront pas tout faire. On ne peut pas être omnicompétents. Il faut sortir des schémas de concurrence mais le pédiatre doit devenir le spécialiste référent de cette tranche d’âge ».
Ultime revendication : la reconnaissance de la place de la pédiatrie dans la permanence des soins (en particulier pour les médecins qui assurent des astreintes dans les petites maternités dans les zones de faible densité pédiatrique). Les pédiatres de ville veulent aussi être intégrés dans les comités départementaux de l’aide médicale urgente de la PDS (CODAMUPS) lorsque la démographie locale leur permet de couvrir une zone géographique.
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