Les bonnes intentions, on le sait bien, ne suffisent pas à créer des œuvres d’art ; les mauvaises non plus d’ailleurs. Avec House, un spectacle d’Amos Gitaï tiré de trois de ses films, ce théorème fait l’objet d’une brillante démonstration. Soit ici une proposition théâtrale didactique qui a pour ambition de nous démontrer la complexité du conflit israélo-palestinien. Sont convoqués sur le plateau du Théâtre de la Colline, deux maçons arabes qui rénovent une maison de Jérusalem, l’ancien propriétaire palestinien qui en a été exproprié par une loi absurde, les propriétaires israéliens successifs de différentes origines aux histoires douloureuses traversées par la Shoah. Dans des adresses au public, chacun nous raconte son histoire dont on ne doute pas qu’elle soit authentique, cruelle, douloureuse. L’ensemble est enfin ponctué par de très beaux chants. Seul problème, ce puzzle même brillamment reconstitué n’a pas vocation à se transformer en œuvre théâtrale, pas même en procès. Il n’y a ici ni juge, avocat ou procureur. L’ensemble relèverait plutôt du dossier thématique pour élèves du secondaire, convoqués pour un cours de rattrapage sur l’histoire récente au Moyen-Orient. Pour les autres spectateurs, la présence n’est pas obligatoire. Aucun motif d’absence ne sera exigé.
House, texte et mise en scène d’Amos GitaÏ, La Colline théâtre national, jusqu’au 13 avril 2023.
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