Iloprost en aérosol : une alternative thérapeutique potentielle pour les HTAP

Publié le 03/01/2001
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L'iloprost, un analogue de la prostacycline, en aérosol pourrait constituer une alternative aux traitements de l'hypertension artérielle pulmonaire primitive ou secondaire.
Hœper et coll. (école militaire de Hanovre, Allemagne) ont mené une étude chez 24 patients atteints de HTAP primitive traités pendant un an par inhalation d'iloprost à raison de 100 & μg/j (en six à huit inhalations réparties à deux ou trois heures d'intervalle dans la journée). La dose a été augmentée après trois mois chez six patients dont la réponse était jugée insuffisante.
Une amélioration de la tolérance à l'exercice et une baisse soutenue de la pression artérielle et de la résistance pulmonaire ont été constatées douze mois après le début du traitement. La pression artérielle pulmonaire moyenne avant l'inhalation d'iloprost a baissé (de 59 à 52 mmHg), le débit cardiaque s'est accru (de 3,8 l/mn à 4,4 l/mn) et la résistance vasculaire pulmonaire a baissé.
Toutefois, à côté de ces résultats très encourageants, il est à noter que 21 % des patients, soit 5/24 n'ont eu aucune réponse clinique.
Même si d'une façon générale le traitement a été bien toléré, des fluctuations dans la tolérance à l'exercice ont été observées entre les inhalations chez tous les patients.
Ces résultats montrent donc que l'inhalation à long terme de l'iloprost donne des effets soutenus sur la tolérance à l'exercice et sur les variables hémodynamiques.
Toutefois, plusieurs questions restent à résoudre : le protocole optimal d'administration de l'iloprost inhalé doit être défini ; l'iloprost est-il aussi efficace que l'époprosténol (prostacycline), puissant vasodilatateur aux propriétés antithrombotiques et antiprolifératives administré IV, pour améliorer la capacité à l'exercice et réduire la mortalité chez les patients atteints d'HTAP primitive ? Des études complémentaires doivent être menées pour répondre à ces questions essentielles.

« New England Journal of Medicine » du 2 juin 2000, p. 1866.

Dr Sylvie LE GAC

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828