« Et si j’apprenais à prendre soin de moi ! »

Inédit à l’Hôpital, le premier festival d’éducation à la santé

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Publié le 09/10/2017
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

L’éducation thérapeutique (ETP) a fait son entrée à l’hôpital il y a maintenant une vingtaine d’années, souvent pour amener le patient à mieux gérer sa pathologie au long cours en étant lui-même acteur dans sa prise en charge.

C’est aussi le cas en psychiatrie où l’ETP est devenu un axe de travail quand il s’agit d’aider des patients schizophrènes ou bipolaires à gérer leur quotidien. Des ateliers de psychoéducation en groupes sont d’ailleurs organisés dans les services pour travailler à la connaissance de sa maladie, et de son traitement, mais aussi à l’acquisition de ce qui est appelé aujourd’hui « compétences psychosociales ». Cela s’inscrit aujourd’hui dans un contexte plus large de prévention et d’éducation à la santé. Celle-ci a pour but que chacun acquière les compétences et les moyens pour s’assurer une bonne qualité de vie à la fois personnelle et collective. « Cette démarche d’éducation nous convient car nous avons bien conscience que plus on connaît son corps et son fonctionnement, plus on peut en prendre soin et mieux en profiter, explique benoît Michel, psychologue dans le service du Dr Xavier Zendjijian. Cette connaissance sert aussi à prévenir et à réparer les dysfonctionnements. Comme pour un ordinateur ou une mécanique. Cela s’apprend, on peut apprendre comment fonctionne le cerveau. »

Offrir de nouveaux outils et des conseils pratiques

Cette démarche collective a inspiré l’ensemble des professionnels des services de psychiatrie de l’APHM pour ouvrir l’hôpital au public avec la création d’un festival d’éducation à la santé. Neuf conférences d’une heure trente sont ainsi proposées du 9 au 20 octobre à l’amphithéâtre Antonin Artaud, au pôle psychiatrie de l’Hôpital de la Conception. Au programme : le sommeil, les idées reçues sur les troubles mentaux, mon estime de soi, ma motivation à changer de vie, ma consommation de tabac et autres substances, la mémoire, les fonctions cognitives, la forme physique l’alimentation, le stress grâce la pleine conscience. « La démarche de ce festival rejoint celle de l’éducation à la santé, c’est-à-dire la promotion d’une meilleure hygiène de vie physique et psychologique. Nous essayons de faire en sorte que chaque participant trouve dans chaque conférence, les informations et les méthodes qui lui conviennent pour prendre soin de lui au quotidien. Mais sans idée moralisatrice, simplement au travers de jeux et autres recommandations, à mieux soigner son corps », souligne benoît Michel. Deux professionnels (psy, médiateurs pairs, infirmier) assurent l’animation de la conférence en donnant d’abord des informations claires, précises et vérifiées sur le sujet et en proposant de questionner les représentations. « On doit permettre à tous, poursuit le psychologue, de se réapproprier tous les thèmes de soin dans une démarche de santé publique et développer de nouvelles compétences avec des personnes-ressources. Par exemple sur la motivation, avec des professionnels qui pratiquent l’hypnose ou l’EMDR, ou un médiateur de santé qui travaille sur l’accompagnement au changement ou la méditation de pleine conscience. Ce sont des experts reconnus dans leur domaine qui peuvent ouvrir sur de nouvelles formes d’accompagnement. » Ces conférences sont gratuites et ouvertes à tous.

De notre correspondante Hélène Foxonet

Source : Le Quotidien du médecin: 9608