Insuffisance cardiaque : l'essai Copernicus confirme l'intérêt des bêtabloquants

Publié le 03/01/2001
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Les études CIBIS II et MERIT-HF ont montré, en 1998, l'intérêt de la prescription de bêtabloquants - en association au traitement conventionnel - chez les insuffisants cardiaques de classes II et III de la NYHA. Mais malgré la démonstration de l'efficacité de cette classe thérapeutique, seuls 15 % des insuffisants cardiaques reçoivent effectivement des bêtabloquants. L'une des principales raison évoquées pour tenter d'expliquer la sous-utilisation de cette famille médicamenteuse est le manque de données chez les patients le plus sévèrement atteints. L'étude COPERNICUS (CarvedilOl ProspEctive RaNdomIsed CUmulative Survival trial) a été la première étude randomisée, contrôlée contre placebo, utilisant un bêtabloquant non sélectif, le carvédilol, chez des insuffisants cardiaques sévères. Deux mille deux cent quatre-vingt-neuf patients, âgés de 63 ans en moyenne, ont été inclus dans cette étude comparant le carvédilol (3,125 mg augmenté progressivement jusqu'à 50 mg en deux prises) au placebo. Tous présentaient une insuffisance cardiaque, ischémique ou non, au stade IV de la NYHA, symptomatique au repos, et une fraction d'éjection systolique inférieure ou égale à 20 %. Ils étaient traités par une association d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion, de diurétique, éventuellement complétée par la prescription de digitalique et d'amiodarone.

Baisse de 35 % de la mortalité

L'étude COPERNICUS a été interrompue prématurément en mars 2000 sur décision d'un comité indépendant de surveillance en raison d'un bénéfice clinique supérieur dans le groupe carvédilol comparativement au groupe placebo lors de l'analyse intermédiaire. Le taux de mortalité a en effet été de 18,5 % sous placebo contre 11,4 % chez les patients traités par carvédilol. Autrement dit, le carvédilol entraîne une diminution de la mortalité, toutes causes confondues, de 35 % par rapport au placebo. Cliniquement, ces chiffres signifient que, en traitant 1 000 patients insuffisants cardiaques pendant trois ans par le carvédilol, on pourrait épargner 200 vies.

Dr Isabelle CATALA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828