IVG : l'Europe donne un carton rouge à l'Italie

Publié le 15/04/2016

Saisi par la CGIL (Confédération générale italienne du travail), le premier syndicat transalpin en termes d’inscrits, le Conseil d’Europe vient d’affirmer que les « médecins italiens non objecteurs de conscience en matière d’avortement, sont victimes de discrimination sur leur lieu de travail ».

Dans son recours au Conseil d’Europe, le syndicat avait dénoncé entre autres, l’absence d’évolution de carrière et des surcharges de travail. « À titre d’exemple, une infirmière a refusé de nettoyer les instruments utilisés par un médecin qui venait de pratiquer une IVG », avait déclaré dans ce recours, le médecin gynécologue Silvia Agatone présidente de Laiga, l’association italienne des gynécologues libres. Inacceptable pour le Conseil d’Europe qui recommande aussi « la pleine application de la loi sur l’avortement ».

Risques pour la santé des femmes

Selon l’organisme européen, « le parcours des Italiennes est difficile en ce qui concerne l’accès aux services prévus pour les IVG dans le secteur public malgré la loi en vigueur ». Une situation a souligné le Comité européen des droits sociaux du Conseil d’Europe dans son rapport, qui porte préjudice aux femmes et comporte des risques en termes de santé. « Dans certains cas, les patientes sont obligées d’envisager un déplacement à l’étranger ou dans des structures alternatives. Certaines interrompent leur grossesse sans le soutien et le support des autorités sanitaires », a estimé le Conseil d’Europe. Selon un rapport publié l’été dernier, le taux de médecins objecteurs de conscience est supérieur à 80 % dans plusieurs régions italiennes.

De notre correspondante Ariel F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr