Racine ne respecte rien, pas même la mythologie grecque et ses textes sacrés. Ou plutôt notre grand tragédien annonce avec trois siècles d'avance les happy end hollywoodiens et l'œuvre de René Girard sur le bouc émissaire. Pourquoi alors monter Iphigénie en pleine crise sanitaire ? Stéphane Braunschweig, le directeur de l'Odéon a vu dans le monde à l'arrêt ce printemps dernier une réplique des armées grecques clouées sur place, faute de vent, pour aller détruire la funeste Troie. Pour libérer les vents, Agamemnon, le roi des Grecs doit sacrifier sa propre fille, Iphigénie. Comment arbitrer entre l'ordre émanant des dieux et l'amour filial ? Dans cette version épurée conçue pour un espace bifrontal, le spectateur écoute avec bonheur le vers racinien. La distribution est inégale. La lecture de Stephane Braunschweig qui place ses interprètes dans une espèce d'open space avec son distributeur d'eau respecte le texte sans imposer des diktats. Manquent parfois une émotion, une chaleur qui emporterait le spectateur. Mais le spectacle, d'une grande intelligence, remplit sa mission de service de service public, nous faire entendre un grand texte et soulever des questions qui n'appellent pas toujours de réponse.
Iphigénie de Jean racine . Mise en scène de Stéphane Brauschweig avec une distribution en alternance. Odéon Atelier Berthier. Jusqu'au 14 novembre.
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