L’ arrêt cardiaque reste rare

Les arrêts cardiaques survenant lors d’une activité physique concernent principalement les sportifs d’âge moyen : entre 35 et 65 ans. La prévalence et les caractérisques de ces événements étaient encore mal connues. Pour combler ce manque, le Dr Eloi Marijon et ses collègues de l’institut de cardiologie Cedars-Sinai, à Los Angeles, ont mené une étude prospective sur les patients admis dans leur service d’urgence entre 2002 et 2013.

Les auteurs ont passé en revue les données de 1 247 arrêts cardiaques survenus chez des hommes et des femmes ayant entre 35 et 65 ans. Seulement 5 % (63 cas) de ces incidents sont survenus lors d’une activité sportive. Dans 27 % des cas, les victimes pratiquaient la course à pieds et dans deux tiers des cas, les patients présentaient un antécédent de maladie cardiovasculaire.

Un taux de survie presque deux fois supérieur

Les arrêts cardiaques survenus au cours d’une activité sportive présentaient des caractéristiques particulières : ils avaient plus de chance d’avoir lieu devant témoin que les autres arrêts cardiaques (87 % contre 53 %) et leurs victimes bénéficiaient plus fréquemment de compressions thoraciques et d’insufflations (44 % contre 25 %). La survie était également meilleure puisque plus de 23 % des sportifs sortaient vivant de l’hôpital contre 13,6 % des non sportifs. En appliquant ces données à la population américaine, les auteurs ont estimé que 2 269 arrêts cardiaques interviennent chaque année chez les hommes américains entre 35 et 65 ans, et 136 chez les femmes.

« Nos résultats renforcent l’idée selon laquelle le sport est une activité qui présente un bénéfice important et un faible risque chez les patients d’age moyen », analyse le Pr Sumeet Chugh qui a dirigé les travaux.